EN QUOI LE PROJET GPSO* EST-IL UNE ABERRATION ?

*Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest

 
Du point de vue Ă©cologique
Ce projet va dĂ©truire prĂšs de 5000 hectares de terres (agricoles, forĂȘts et zones humides), fragmenter des Ă©cosystĂšmes et fragiliser encore plus la biodiversité  (dont une dizaine de sites Natura 2000).

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Du point de vue climat
Le chantier de ce projet aura Ă©mis, avant que le premier train ne roule, plusieurs millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphĂšre et nous aura privĂ© de 2850 hectares de forĂȘt,  reconnu comme puits de carbone. Dans le mĂȘme temps, le report modal tant attendu ne fait l’objet d’aucune Ă©tude ou quantification prĂ©cise pour le justifier

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Du point de vue démocratique
Ce projet piĂ©tine les enquĂȘtes publiques qui lui sont dĂ©favorables Ă  plus de 90%, ainsi que de multiples rapports soulignant sa non-pertinence voire son incohĂ©rence. Il est passĂ© en force sous DĂ©claration d’UtilitĂ© Publique (DUP) malgrĂ© les nombreux recours au tribunal administratif

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Du point de vue Ă©conomique et financier
Ce projet coĂ»te 14 milliards d’euros (en attende de rĂ©-rĂ©actualisation) et repose sur un financement conjoint de l’État (40%), des collectivitĂ©s qui prĂ©lĂšvent une taxe supplĂ©mentaire auprĂšs des habitants (40%), et de l’UE (20%) qui n’a pourtant jamais confirmĂ© prendre sa part

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Du point de vue énergétique
Ce projet suppose la construction de nouvelles infrastructures énergétiques pour alimenter la course au « toujours plus vite ». Le GIEC nous recommande pourtant de stopper rapidement : rouler plus vite implique de consommer plus

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Du point de vue social

Ce projet favorise les cadres et mĂ©tropolitains, et ceux parmi eux qui ont les moyens de s’acheter un billet de TGV, par rapport aux populations des plus petites communes, toujours plus dĂ©pendantes de la voiture et de ses coĂ»ts

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Du point de vue sociétal
Ce projet entretient une sociĂ©tĂ© basĂ©e sur le dĂ©veloppement et la croissance Ă©conomique, quand bien mĂȘme les limites planĂ©taires sont dĂ©passĂ©es les unes aprĂšs les autres et que les crises Ă©co-systĂ©miques se multiplient
 

LE TRAIN, UNE ALTERNATIVE ÉCOLOGIQUE À LA VOITURE ?

Une infrastructure nouvelle implique un nouveau chantier. Or, lorsque les promoteurs du projet GPSO parlent des effets positifs du train, ils oublient de dire que les liaisons en projet existent dĂ©jĂ  et qu’ils font en fait la promotion d’un doublement des voies pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©placement d’une partie infime de la population : ce chantier est inutile.

De plus, les LGV ne sont pas des trains du quotidien, et l’investissement sur ces lignes dans la perspective d’un report modal de la route vers le train n’est pas ciblĂ© sur les trajets pertinents Ă  cet Ă©gard.

Enfin, comparer le train et la voiture dans une perspective Ă©cologique, c’est faire comme si la route et la voie avaient toujours Ă©tĂ© lĂ . En ce qui concerne le projet du GPSO, il faut plutĂŽt comparer les chantiers suivant : est-il plus Ă©cologique de construire une infrastructure pour reproduire des liaisons qui existent dĂ©jĂ , ou d’entretenir voire de moderniser les lignes actuelles justement dans l’optique de les rendre plus attractives pour la population aussi bien des mĂ©tropoles que des petites communes ?

Plus d’information sur les impacts du chantier :

Image du chantier de la LGV Bordeaux-Tours - Source

RÉPONDRE À UN BESOIN DE MOBILITÉ ?

DĂšs 2015 les commissaires enqueteurs, garant de l’enquete publique, relevaient dans les Conclusions et avis de la commission d’enquĂȘteGPSO/LN:

622 Un besoin non partagĂ©L’enquĂȘte a connu une forte mobilisation des particuliers mais les diffĂ©rentes composantes de la sociĂ©tĂ© Ă©taient Ă©galement reprĂ©sentĂ©es, en particulier les syndicats professionnels, les associations et les collectivitĂ©s locales. Aucune catĂ©gorie, mĂȘme les entreprises, n’est majoritairement favorable au projet. Les communes rurales sont trĂšs opposĂ©es dans la partie Nord du tracĂ©, plutĂŽt rĂ©signĂ©es au Sud. Au regard de l’enjeu, la commission aurait pu s’attendre Ă  une plus forte mobilisation des soutiens au projet. Au final, la commission n’a pas dĂ©celĂ© l’expression d’un vĂ©ritable besoin de lignes Ă  grande vitesse dans le Sud-ouest.

Les promoteurs du projet parlent pourtant d’un « besoin de mobilité » pour justifier ces lignes Ă  grande vitesse. S’il y a effectivement besoin d’entretenir les lignes existantes qui assurent les mĂȘmes liaisons que celles proposĂ©es par le GPSO, la nĂ©cessitĂ© d’aller plus vite reste Ă  Ă©tablir. Cet article de Julien Milanesi sur l’imaginaire des grandes infrastructures de transport montre que le gain de temps est valorisĂ© socialement dans un cadre institutionnel et social qui bannit l’oisivetĂ©, incite Ă  tenir un compte prĂ©cis de l’emploi de son temps, et Ă©limine pauses et temps morts. De plus, la vitesse est associĂ©e couramment Ă  une intensification des Ă©changes, elle-mĂȘme recherchĂ©e par nos dĂ©cideurs politiques en quĂȘte de croissance Ă©conomique. Mais alors :
  • En quoi l’accĂ©lĂ©ration de nos rythmes sociaux est-elle corrĂ©lative d’un mieux-vivre ou bien-ĂȘtre partagĂ© ?
  • En quoi la croissance Ă©conomique est-elle pĂ©renne, et peut-elle ainsi servir de justification Ă  de nouveaux grands projets ?
📍 Consultez le dĂ©tail des enjeux idĂ©ologiques du projet sur la page dĂ©diĂ©e
Extrait d'un tract distribué par le collectif Extinction Rebellion en février 2023

14 MILLIARDS D'EUROS POUR NOS VRAIS BESOINS

À aucun moment, l’État ou les collectivitĂ©s financeuses ne tiennent compte, dans ce projet Ă  plus de 14 milliards d’euros, des rĂ©els besoins des français ou de leur aspiration Ă  vivre hors des cƓurs mĂ©tropolitains attestĂ©es par de multiples Ă©tudes :
  • IFOP 08/2020 EnquĂȘte d’opinion auprĂšs des habitants des villes moyennes, Villes de France, ANCT, Banque des territoires ;
  • NEXITY, 2020, « Post-confinement : Les Français en attente de plus de nature pour leur habitat » ;
  • Obsoco/Chronos, 2017, Observatoire des usages Ă©mergents de la ville, Obsoco.
 

C’est pourtant bien l’absence de desserte des territoires peu denses par des transports publics adaptĂ©s, dans un contexte de renchĂ©rissement importĂ© (prix du brut) et voulu (taxe carbone) du coĂ»t d’usage de la voiture qui a allumĂ© la flamme des gilets jaunes, puis motivĂ© la LOM [Loi d’Orientation des MobilitĂ©s]. Cette question n’est pas rĂ©solue aujourd’hui, comme l’explique Jean-Pierre Orfeuil dans un dossier complet. C’est un problĂšme pour les populations (les fins de mois) et cela reste une difficultĂ© pour les politiques climatiques : c’est le facteur qui a gelĂ© la taxe carbone Ă  un niveau non contraignant pour les gros pollueurs industriels.

14 milliards d’euros d’argent public ne seraient-ils donc pas mieux investis Ă  traiter les enjeux de dĂ©placement du quotidien qu’Ă  servir l’intĂ©rĂȘt de quelque-uns aux dĂ©placements rapides entre Bordeaux et Toulouse ?

📍  Consultez le dĂ©tail des enjeux sociaux du projet sur la page dĂ©diĂ©e
Graphique des fermetures de petites lignes et gares publié sur un article de Géoconfluences
Carte des trains de nuit, alternative aux grands projets de LGV, proposée par le collectif Oui aux trains de nuit

QU'AVONS-NOUS À PERDRE ?

La Vallée du Ciron, un cas particulier symptomatique

Quelques ressources ci-contre donnent un apercu de la gravitĂ© de la situation : pour gagner quelques minutes entre Bordeaux et Toulouse, on s’apprete a dĂ©truire – entre autre – un sanctuaire inestimable, refuge de biodiversitĂ©, irriguĂ© par tout un bassin versant dont les affluents seraient fragmentĂ©s par cette ligne Ă  grande vitesse.

Des considérations non purement écologiques

L’opposition au GPSO s’exprime Ă©galement au nom de l’appropriation citoyenne des sujets d’amĂ©nagement du territoire. Les collectifs affirment par lĂ  leur volontĂ© de dĂ©cider en commun de la maniĂšre d’habiter un territoire, et leur refus de laisser ces choix d’amĂ©nagement reposer sur des politiques priorisant les retours sur investissement aussi bien du gouvernement que de grands groupes (tels que VINCI qui a beaucoup profitĂ© de la LGV Bordeaux-Tours via son contrat de concessionnaire).
>> Plus d’infos sur les partenariat publics-privĂ©s sur un podcast de radiofrance ou sur le site de Vinci (tiens tiens).

Plus globalement ce qu’il s’agit de dĂ©noncer, c’est le choix d’investissement et les attentes de profits sur des projets dits « de service public » : le transport reste en France, comme les autres secteurs, conditionnĂ© par un impĂ©ratif de croissance et de dĂ©veloppement de mĂ©tropoles « millionnaires ». 

« Le fĂ©tichisme ferroviaire français oublie que l’objectif n’est pas de faire rouler des trains, mais de dĂ©placer des personnes » . 🔗 Lien vers cet article du Monde de juillet 2022

En rester Ă  des critĂšres idĂ©ologiques de croissance, outre le fait que ce n’est pas tenable, dĂ©tĂ©riore aussi nos rapports humains : cela conduit Ă  l’uniformisation de nos modes de vie. Lire par exemple cet article.

A lire aussi :

Les mystĂšres de la forĂȘt du Ciron, une hĂȘtraie millĂ©naire et menacĂ©e

Le Monde, 20 octobre 2024, par Weilian Zhu. 🔗 Lien vers l’article

ACTUALITÉS

13 octobre 2024 | Bilan d’un weekend de mobilisation qui redonne foi aux habitant.e.s dans la lutte contre le projet

👉 Les images et communiquĂ©s complets de la mobilisation des 11-13 octobre Ă  retrouver sur la page Freinage d’Urgence :  https://www.lgvnonmerci.fr/freinage-durgence/

Ce weekend, l’opposition aux Lignes Ă  Grande Vitesse du Sud-Ouest – projet vieux de 30 ans – a pris un nouveau tournant. Au delĂ  de ce qui transparait dans les mĂ©dias, les 1500 participant.e.s de Freinage d’Urgence ont su faire rayonner les multiples colorations de la coordination LGV NON MERCI au-delĂ  des forĂȘts de Lerm-et-Musset. AprĂšs les constructions de vigie, balades naturalistes ou l’irruption festive dans la gare de Bordeaux d’hier aprĂšs-midi, le grand jeu contre la LGV s’est poursuivi en Ă©quipe pendant la nuit dans toute la rĂ©gion. Diverses entreprises liĂ©es au projet – bureau d’Ă©tudes, amĂ©nageurs, expropriateurs ont Ă©tĂ© ciblĂ©es par des tags, banderoles, vidages d’extincteurs remplis de peinture et autres petits dĂ©sarmement facĂ©tieux. C’est le cas d’Artelia, Lafarge, Ineo, Iris conseil, Segat ou encore du projet Euratlantique…dans le mĂȘme temps des messages d’amour pailletĂ©s ont Ă©tĂ© posĂ©es sur les petites gares des lignes du quotidien menacĂ©es par les LGV.

 
Ce dimanche matin, l’assemblĂ©e sur l’histoire et l’actualitĂ© de la lutte Anti-LGV a rassemblĂ© sous un chapiteau plein Ă  craquer des personnes de tous Ăąges, collectifs engagĂ©s depuis longtemps dans la lutte ou nouveaux qui la rejoignent dĂ©sormais. AprĂšs un retour sur les diffĂ©rentes actions menĂ©es ponctuĂ© de tonerres d’applaudissments, les prises de  paroles successives des diffĂ©rents collectifs anti-LGV implantĂ©s tout au long du tracĂ© entre le pays basque, Bordeaux et Toulouse ont montrĂ© toute la richesse de la composition du mouvement. Elles ont dĂ©noncĂ© ensemble le coĂ»t social, financier et Ă©cologique aberrant d’un projet qui a reçu plus de 90% d’avis dĂ©favorables lors de l’enquĂȘte publique. En rĂ©fĂ©rence Ă  ses attaques sur les organisateurs de la mobilisation (1), Victor Pachon, porte-parole du collectif basque CADE, a dĂ©clarĂ© que Rousset, prĂ©sident de la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine Ă©tait incapable d' »écouter et d’entendre » les habitant.e.s du territoire. Mais, Ă  l’instar de la lutte voisine contre l’A69 ou de celle cousine et massive contre la LGV Lyon Turin, la rĂ©sistance prend aujourd’hui un Ă©cho national.
 
La coalition LGV NON MERCI a aussi partagĂ© un mot de bienveillance Ă  l’Ă©gard de toute la population de Lerm-et-Musset majoritairement opposĂ©e au projet, qui s’est retrouvĂ©e du jour au lendemain peuplĂ©e de forces de l’ordre. Et ce pour une manifestation non interdite sur cette commune (elle Ă©tait interdite sur les communes autour de Bordeaux seulement) avec un campement situĂ© sur une propriĂ©tĂ©e privĂ©e et appelĂ© de ses voeux par le propriĂ©taire. Cet Ă©lu et responsable associatif dit prĂ©fĂ©rer avoir « des manifestants pendant trois jours dans [son] jardin, qu’une LGV pour la vie« . Il a pu prĂ©ciser dans les mĂ©dias que les militant.e.s Ă©taient « efficaces, vaillant.e.s et astucieux.se.s » face au mĂ©ga-projet d’Etat qu’il a passĂ© une partie de sa vie Ă  contrer lui-mĂȘme sans pour autant devenir fataliste.
 
PlutĂŽt que de parler des raisons de la lutte et de la multiplicitĂ© des actions menĂ©es certains mĂ©dias et politiciens ont choisit de focaliser toute leur attention sur une voiture de gendarmerie piteusement enlisĂ©e dans le sable. Ce vĂ©hicule abandonnĂ© par ses propriĂ©taires non loin de la construction de la vigie anti-lgv s’est en effet vu vidĂ© de son contenu par des manifestant.e.s. Ceux-ci n’avaient apparemment pas apprĂ©ciĂ© le rĂ©veil nocturne de tout le campement Ă  4h du matin la veille pendant 40 minutes par un helicoptĂšre avec lumiĂšres stroboscopiques et sirĂšnes hurlantes, ni le racket devenu systĂ©matique par la police d’une somme absurde d’objets personnels dans les voitures s’approchant des manifestations. Afin de se faire un idĂ©e plus consistante de la mobilisation Anti-LGV, nous proposons ici un premier bilan du grand jeu menĂ©e ce week-end et des diverses maniĂšres de s’y rapporter.
 
Toutes ces actions sont revendiquĂ©es sur une carte de Freinage d’Urgence permettant de situer le weekend et de montrer son Ă©tendue sur trois jours, montrant que le mouvement porte un Ă©cho bien au-delĂ  des territoires concernĂ©s par l’emprise du projet : https://umap.openstreetmap.fr/en/map/fu_1125482
 
Une vidĂ©o VU proposant un retour sur les diffĂ©rents moments forts de la mobilisation et les rĂ©actions qu’elles auront suscitĂ©es sera aussi diffusĂ©e ce soir sur les rĂ©seaux sociaux de LGV Non Merci et des SoulĂšvements de la Terre.
 
Le pari de Freinage d’Urgence Ă©tait de donner plus d’autonomie et de faire confiance Ă  la crĂ©ativitĂ© des personnes qui se mobilisent dans l’espoir de trouver de nouvelles maniĂšres d’avoir prise sur ce mĂ©ga-projet d’Etat. 
 
La rĂ©ussite de ce weekend tient Ă  la maniĂšre dont les participant.e.s ont su se saisir du Grand Jeu. Les actions menĂ©es par les militant.e.s ont de quoi redonner de la joie. Elles montrent qu’il est possible d’avoir une prise et de cibler partout les acteurs du projet avant mĂȘme que leurs chantiers ne dĂ©vastent le territoire :
 
Dans Bordeaux, un convoi vĂ©lo a remis la mobilitĂ© douce au centre du dĂ©bat tout en visitant trois acteurs  majeurs de ce projet imposĂ© : SYSTRA, leader mondial des infrastructures et porteurs d’autres mĂ©ga-projets de LGV dans le monde ; SEGAT, cabinet en charge des expropriations et de la « nĂ©gociation fonciĂšre » ; et bien sĂ»r l’HĂŽtel de RĂ©gion qui porte ce projet par la voix de Alain Rousset – dont la politique hors sol se cantonne au « toujours plus » et toujours plus d’incohĂ©rence ;
 
Le surgissement d’une fĂȘte dans la gare Saint-Jean en plein coeur de la mĂ©tropole de Bordeaux a permis de contrer la communication indĂ©cente des promoteurs de la LGV pour qui le seul objectifs des habitant.e.s de la rĂ©gion usage.r.es du train serait de rejoindre Paris Ă  vive allure ;
 
Des actions « redorer les gares » du quotidien ont Ă©galement Ă©tĂ© portĂ©es par de multiples Ă©quipes pour laisser des messages positifs redonnant du sens Ă  l’idĂ©e de liaison des territoires ;
 
Trois cortĂšges en forĂȘt ont permis de construire les bases dĂ©fensives d’un territoire jusque lĂ  Ă  la merci des grands groupes. La construction d’une vigie, la dĂ©couverte de la VallĂ©e du Ciron et la visibilisation dystopique des ouvrages d’art pharaoniques prĂ©vus dans le cadre du projet des LGV donne tout son sens au rassemblement de ce weekend : « ce qui attache des ĂȘtres Ă  un territoire, c’est l’usage qu’ils en font. Alors que nous avons marchĂ© longuement Ă  travers les ravages d’une sylviculture intensive, mais aussi dans des chaleureuses forĂȘts, traversĂ©es de cours d’eau, qui n’ont surement pas postulĂ© Ă  leur idĂ©al de progrĂšs. Ainsi pour nous attacher Ă  ce territoire, et se promettre d’y revenir pour le dĂ©fendre, nous avons acheminĂ© ensemble les Ă©lĂ©ments d’une charpente de 7m de haut et dĂ©ployĂ© depuis son sommet une banderole en solidaritĂ© avec le mouvement NO TAV et les espĂšces vivants prĂšs du Ciron. » ;
 
Des actions ciblĂ©es (peinture, banderoles, dĂ©sarmements…) ont permis de dĂ©noncer d’autres parties prenantes du projet parfois plus invisibles mais tout autant mouillĂ©es dans ce projet :
    
  • LAFARGE, dĂ©jĂ  ciblĂ© par une action conjointe des collectifs membre de LGV NON MERCI en dĂ©cembre dernier, est le numĂ©ro un du bĂ©ton en France. Ce grand groupe profiterait du projet de LGV en ce qu’il permettrait l’approvisionnement de millions de m3 de bĂ©ton nĂ©cessaires aux plus de 400 ouvrages d’art (viaducs et tunnels) en projet, sans compter les infiltrations dans les nappes phrĂ©atiques prĂ©vues pour les fondations de ces ouvrages ;
  • ARTELIA, qui participe aux Ă©tudes hydrauliques du projet des LGV Sud-Ouest affectant l’ensemble des bassins versants de la RĂ©gion;
  • INEO (EQUANS) et IRIS CONSEIL, qui ont fait partie des partenaires majeurs de VINCI pour la rĂ©alisation de la LGV Bordeaux – Tours ;
  • SEGAT, qui permet quotidiennement l’expropriation de centaines de personnes tout au long du tracĂ© des LGV en projet sous couvert d’une « utilitĂ© publique » dĂ©cretĂ©e malgrĂ© les rĂ©sultats Ă  94% dĂ©favorables de l’enquĂȘte publique ;
  • EURATLANTIQUE, le gigantesque projet d’amĂ©nagement consĂ©cutif Ă  l’arrivĂ©e de la LGV Bordeaux-Paris a conduit Ă  la gentrification des quartiers autour de la gare et poursuit aujourd’hui encore la logique de marchandisation et d’intensification du contrĂŽle des flux en mĂ©tropole.
 
Des Banderoles et autres slogans peints au dessus des ponts ont Ă©mergĂ© de plusieurs tentatives improvisĂ©es pour dĂ©jouer le dispositif policier et montrer notre refus de se faire taire. Dans une quinzaine de communes du Sud-Ouest et d’ailleurs, sur le chemin retour des manifestant.e.s, des panneaux ont Ă©tĂ© posĂ©s pour faire rĂ©sonner ce mĂ©ga-projet au-delĂ  de la VallĂ©e du Ciron, dans l’esprit du mot d’ordre du collectif local : « LGV Ni Ici, Ni Ailleurs » 
 
 

7 octobre 2024 | Récap' des récents chamboulements des pro-LGV

Les promoteurs du projet de lignes a grande vitesse dans le sud-ouest s’activent avec hardiesse pour faire avancer leur projet et instaurer le fait accompli. A la manoeuvre, le prĂ©fet coordinateur du projet Pierre AndrĂ© Durand et Alain Rousset, qui professent quelques beaux mensonges en confĂ©rence de presse le 7 octobre. L’instrumentalisation des medias joue ainsi a plein, raison pour laquelle un dĂ©cryptage s’impose !

 JEU DE DUPE | D’aprĂšs les coordinateurs du projet, le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest devrait dĂ©sormais s’appeler ‘Ligne nouvelle Sud-Ouest’ pour « mieux montrer que la liaison ferroviaire est en phase opĂ©rationnelle » et parce que l’on passe « du projet au chantier ».

👉 Avec ce tour de passe passe sur les acronymes, on oublierait presque que pas une seule machine n’avance aujourd’hui sur le tracĂ© des lignes Ă  grande vitesse. En effet, seuls les amĂ©nagements ferroviaires au sud de bordeaux et au nord de toulouse, prĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment des lignes nouvelles dans le dĂ©coupage du projet, sont officiellement autorisĂ©s Ă  entrer en chantier.

‌ Si les expropriations et destructions de maisons sur ces opĂ©rations sont effectivement advenues de force, les travaux sont loin d’ĂȘtre entĂ©rinĂ©s. 5 recours juridiques sont en cours d’instruction, les Ă©lu.e.s et habitant.e.s s’opposent de plus en plus massivement aux amĂ©nagements prĂ©parant l’arrivĂ©e des LGV, et des Ă©cureuils bloquent les abbattages d’arbre depuis le 1er septembre. Or le dĂ©frichage est la premiĂšre Ă©tape du chantier, elle bloque tout le reste.

OMBRE ECONOMIQUE | Le coordinateur du rĂ©seau europĂ©en – Carlo Secchi – tente de rassurer les pro-LGV en affirmant que les investissements en faveur des infrastructures ne comptent plus dans le deficit budgĂ©taire de l’Etat. 

👉 Le plan de financement Ă©tant notoirement des plus bancal, et attaquĂ© en justice par deux recours au Tribunal Administratif de Toulouse, il faut surtout voir dans ces propos le miroir d’une cetaine inquiĂ©tude, celle des acteurs Ă©conomiques, quand a la faisabilitĂ© du projet. A mesure que son irrationalitĂ© Ă©conomique devient patente, les pro-LGV s’inquiĂštent des milliards qui manquent encore Ă  l’appel…

ENCORE ET TOUJOURS, LES PROPOS MENSONGERS D’ALAIN ROUSSET | Le PrĂ©sident de RĂ©gion a fait quelques sorties pour justifier un projet que tout porte Ă  qualifier d’anachronique :

PremiĂšrement, rĂ©nover la ligne existante coĂ»terait selon lui « aussi cher que la LGV« , soit plus de 15 milliards d’euros.
👉 Un enfant saurait douter d’une telle affirmation : le budget total du projet revient plus cher que le dĂ©ficit de 13,5 milliards d’euros annoncĂ© pour 2030 et qui a servi Ă  justifier la rĂ©forme des retraites !

Selon lui aussi, le réseau serait saturé, on ne « peut plus faire rouler un TER de plus vers Langon » et la LGV serait la seule solution à la décarbonation des transports.

👉 On peut alors se demander comment s’en sortent nos voisins suisses qui font circuler 670 trains par jours sur trois voies alors que la projection des AFSB est d‘une centaine de trains par jour Ă  l’horizon 2032, en comptant le Service Express Metropolitain, qui se met en place en dehors du projet soumis a la dĂ©claration d’utilitĂ© publique ;

👉 On peut aussi questionner la rationalitĂ© de construire 15 milliards d’euros de voies supplĂ©mentaires pour rĂ©soudre le bouchon ferroviaire de Langon, et questionner la censure opĂ©rĂ©e sur l’alternative de rĂ©habilitation des voies existantes au sud de Bordeaux (Ă  Beautiran) pour rĂ©soudre cette problĂ©matique a moindre frais

Enfin, les LGV permettraient « moins d’avion, moins de camions » pour « respecter nos engagements climatiques« 

👉 Sauf que :

  • La LGV Paris-Bordeaux a montrĂ© qu’une LGV supplĂ©mentaire n’avait aucune incidence sur la croissance de l’aĂ©rien (l’aĂ©roport de Bordeaux est d’ailleurs en pleine extension) ;
  • L’approvisionnement du chantier va supposer un trafic supplĂ©mentaire sur les axes routiers par camions de 15%, non comptĂ© au bilan carbone du projet (non plus le coĂ»t carbone des extensions de carriĂšre ou la destruction de 2850 ha de forĂȘts puits de carbone) ;
  • Le dĂ©clin du fret ferroviaire est continu depuis des dĂ©cennies malgrĂ© la construction de 2800km de LGV depuis les annĂ©es 80.


FUIR DEVANT L’EVIDENCE | Par ailleurs, devant les arguments des opposants au projet de lignes Ă  grande vitesse, les promoteurs se dĂ©robent.
C’est ce qui s’est produit pas plus tard que le 5 octobre Ă  La Reole, oĂč Alain Rousset a annulĂ© sa venue Ă  l’Ă©vĂ©nement socialiste Place Publique portĂ© par RaphaĂ«l Glucksman, suite Ă  l’interpellation des membres du collectif LGV Desrailha rappelant les aberrations des LGV Bordeaux-Toulouse et Dax.

👉 C’est une facon parmi d’autres, pour les collectifs, de remettre sur le devant de la scĂšne ce qui est trop facilement occultĂ© par les promoteurs du projet : 92% des habitant.e.s ont donnĂ© un avis dĂ©favorable au projet en septembre dernier dans l’enquĂȘte publique environnementale !

QUI SOMMES-NOUS / C'EST QUOI CE SITE ?

Site « ressource »

Ce site a pour but de partager les ressources et les informations concernant le projet du GPSO et les activitĂ©s des diffĂ©rents collectifs contre le projet de LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Il doit permettre Ă  toute personne souhaitant s’informer ou s’investir de trouver facilement les informations et les contacts utiles Ă  la mobilisation.

… rĂ©alisĂ© depuis le mouvement de lutte !

L’ensemble des collectifs, constituant un rĂ©seau d’opposants sur le territoire nĂ©o-aquitain, est prĂ©sentĂ© sur une page dĂ©diĂ©e de ce site. Vous pouvez directement rejoindre le mouvement de lutte en rentrant en contact avec ces derniers ou en contribuant d’une autre façon ici.
3/6/23 - Pose d'une banderole devant le ChĂąteau MĂ©jean, situĂ© sur le tracĂ© de la LGV, rachetĂ© par la SNCF. Initiative prise Ă  l'occasion du rassemblement Ă  St MĂ©dard d'Eyrans oĂč se tenait la premiĂšre assemblĂ©e LGV NON MERCI. Cette rencontre signait le dĂ©but de la fin de ce projet destructeur.