EN QUOI LE PROJET GPSO* EST-IL UNE ABERRATION ?
*Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest
Du point de vue Ă©cologique
Du point de vue climat
Du point de vue démocratique
Du point de vue Ă©conomique et financier
Du point de vue énergétique
Du point de vue social
Ce projet favorise les cadres et mĂ©tropolitains, et ceux parmi eux qui ont les moyens de s’acheter un billet de TGV, par rapport aux populations des plus petites communes, toujours plus dĂ©pendantes de la voiture et de ses coĂ»ts
Du point de vue sociétal
LE TRAIN, UNE ALTERNATIVE ĂCOLOGIQUE Ă LA VOITURE ?
Une infrastructure nouvelle implique un nouveau chantier. Or, lorsque les promoteurs du projet GPSO parlent des effets positifs du train, ils oublient de dire que les liaisons en projet existent dĂ©jĂ et qu’ils font en fait la promotion d’un doublement des voies pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©placement d’une partie infime de la population : ce chantier est inutile.
De plus, les LGV ne sont pas des trains du quotidien, et l’investissement sur ces lignes dans la perspective d’un report modal de la route vers le train n’est pas ciblĂ© sur les trajets pertinents Ă cet Ă©gard.
Enfin, comparer le train et la voiture dans une perspective Ă©cologique, c’est faire comme si la route et la voie avaient toujours Ă©tĂ© lĂ . En ce qui concerne le projet du GPSO, il faut plutĂŽt comparer les chantiers suivant : est-il plus Ă©cologique de construire une infrastructure pour reproduire des liaisons qui existent dĂ©jĂ , ou d’entretenir voire de moderniser les lignes actuelles justement dans l’optique de les rendre plus attractives pour la population aussi bien des mĂ©tropoles que des petites communes ?
Plus d’information sur les impacts du chantier :
RĂPONDRE Ă UN BESOIN DE MOBILITĂ ?
622 Un besoin non partagĂ©LâenquĂȘte a connu une forte mobilisation des particuliers mais les diffĂ©rentes composantes de la sociĂ©tĂ© Ă©taient Ă©galement reprĂ©sentĂ©es, en particulier les syndicats professionnels, les associations et les collectivitĂ©s locales. Aucune catĂ©gorie, mĂȘme les entreprises, nâest majoritairement favorable au projet. Les communes rurales sont trĂšs opposĂ©es dans la partie Nord du tracĂ©, plutĂŽt rĂ©signĂ©es au Sud. Au regard de lâenjeu, la commission aurait pu sâattendre Ă une plus forte mobilisation des soutiens au projet. Au final, la commission nâa pas dĂ©celĂ© lâexpression dâun vĂ©ritable besoin de lignes Ă grande vitesse dans le Sud-ouest.
Les promoteurs du projet parlent pourtant d’un « besoin de mobilité » pour justifier ces lignes Ă grande vitesse. S’il y a effectivement besoin d’entretenir les lignes existantes qui assurent les mĂȘmes liaisons que celles proposĂ©es par le GPSO, la nĂ©cessitĂ© d’aller plus vite reste Ă Ă©tablir. Cet article de Julien Milanesi sur l’imaginaire des grandes infrastructures de transport montre que le gain de temps est valorisĂ© socialement dans un cadre institutionnel et social qui bannit l’oisivetĂ©, incite Ă tenir un compte prĂ©cis de l’emploi de son temps, et Ă©limine pauses et temps morts. De plus, la vitesse est associĂ©e couramment Ă une intensification des Ă©changes, elle-mĂȘme recherchĂ©e par nos dĂ©cideurs politiques en quĂȘte de croissance Ă©conomique. Mais alors :- En quoi l’accĂ©lĂ©ration de nos rythmes sociaux est-elle corrĂ©lative d’un mieux-vivre ou bien-ĂȘtre partagĂ© ?
- En quoi la croissance économique est-elle pérenne, et peut-elle ainsi servir de justification à de nouveaux grands projets ?
 Consultez le détail des enjeux idéologiques du projet sur la page dédiée
14 MILLIARDS D'EUROS POUR NOS VRAIS BESOINS
- IFOP 08/2020 EnquĂȘte dâopinion auprĂšs des habitants des villes moyennes, Villes de France, ANCT, Banque des territoires ;
- NEXITY, 2020, « Post-confinement : Les Français en attente de plus de nature pour leur habitat » ;
- Obsoco/Chronos, 2017, Observatoire des usages Ă©mergents de la ville, Obsoco.
Câest pourtant bien lâabsence de desserte des territoires peu denses par des transports publics adaptĂ©s, dans un contexte de renchĂ©rissement importĂ© (prix du brut) et voulu (taxe carbone) du coĂ»t dâusage de la voiture qui a allumĂ© la flamme des gilets jaunes, puis motivĂ© la LOM [Loi dâOrientation des MobilitĂ©s]. Cette question nâest pas rĂ©solue aujourdâhui, comme l’explique Jean-Pierre Orfeuil dans un dossier complet. Câest un problĂšme pour les populations (les fins de mois) et cela reste une difficultĂ© pour les politiques climatiques : câest le facteur qui a gelĂ© la taxe carbone Ă un niveau non contraignant pour les gros pollueurs industriels.
14 milliards d’euros d’argent public ne seraient-ils donc pas mieux investis Ă traiter les enjeux de dĂ©placement du quotidien qu’Ă servir l’intĂ©rĂȘt de quelque-uns aux dĂ©placements rapides entre Bordeaux et Toulouse ?
 Consultez le détail des enjeux sociaux du projet sur la page dédiée
QU'AVONS-NOUS Ă PERDRE ?
La Vallée du Ciron, un cas particulier symptomatique
Quelques ressources ci-contre donnent un apercu de la gravitĂ© de la situation : pour gagner quelques minutes entre Bordeaux et Toulouse, on s’apprete a dĂ©truire – entre autre – un sanctuaire inestimable, refuge de biodiversitĂ©, irriguĂ© par tout un bassin versant dont les affluents seraient fragmentĂ©s par cette ligne Ă grande vitesse.
Des considérations non purement écologiques
L’opposition au GPSO s’exprime Ă©galement au nom de l’appropriation citoyenne des sujets d’amĂ©nagement du territoire. Les collectifs affirment par lĂ leur volontĂ© de dĂ©cider en commun de la maniĂšre d’habiter un territoire, et leur refus de laisser ces choix d’amĂ©nagement reposer sur des politiques priorisant les retours sur investissement aussi bien du gouvernement que de grands groupes (tels que VINCI qui a beaucoup profitĂ© de la LGV Bordeaux-Tours via son contrat de concessionnaire).
>> Plus d’infos sur les partenariat publics-privĂ©s sur un podcast de radiofrance ou sur le site de Vinci (tiens tiens).
Plus globalement ce qu’il s’agit de dĂ©noncer, c’est le choix d’investissement et les attentes de profits sur des projets dits « de service public » : le transport reste en France, comme les autres secteurs, conditionnĂ© par un impĂ©ratif de croissance et de dĂ©veloppement de mĂ©tropoles « millionnaires ».Â
« Le fĂ©tichisme ferroviaire français oublie que lâobjectif nâest pas de faire rouler des trains, mais de dĂ©placer des personnes » . đ Lien vers cet article du Monde de juillet 2022
En rester Ă des critĂšres idĂ©ologiques de croissance, outre le fait que ce n’est pas tenable, dĂ©tĂ©riore aussi nos rapports humains : cela conduit Ă l’uniformisation de nos modes de vie. Lire par exemple cet article.
A lire aussi :
Les mystĂšres de la forĂȘt du Ciron, une hĂȘtraie millĂ©naire et menacĂ©e
Le Monde, 20 octobre 2024, par Weilian Zhu. đ Lien vers l’article
Podcast France Inter â Câest bientĂŽt demain par Antoine Chao (3 Ă©missions de 16 min) :
ACTUALITĂS
Retrouvez le fil de toutes les actions sur la page dĂ©diĂ© đ https://www.lgvnonmerci.fr/retrospective/
13 octobre 2024 | Freinage dâUrgence comme vous ne lâavez jamais lue : retours sensibles et tĂ©moignages croustillants
Un mois et demi aprĂšs Freinage dâUrgence, une mobilisation organisĂ©e sous une banniĂšre commune par LGV Non Merci et les SoulĂšvements de la Terre, cet article entend proposer un rĂ©cit de ce qui a Ă©tĂ© vĂ©cu sur place par les participant.e.s, en privilĂ©giant une approche sensible – et non un angle analytique, qui a sa place par ailleurs dans les espaces de rĂ©flexion de la coordination de lâĂ©vĂ©nement et pourrait donner lieu a des partages ultĂ©rieurs.
Ouvrir des possibilitĂ©s dâagir
Face aux difficultĂ©s rencontrĂ©es et Ă la disproportion de la rĂ©pression policiĂšre lors des rĂ©centes mobilisations portĂ©es par SoulĂšvements de la Terre, la volontĂ© de Freinage dâUrgence Ă©tait de faire Ă©voluer le format de la manifestation « fleuve » en un ou plusieurs cortĂšges et de proposer une plus grande diversitĂ© de possibilitĂ©s.
Le pari Ă©tait de laisser la part belle Ă lâautonomie et Ă la prise dâinitiative des participant.e.s dans un Grand Jeu Contre les LGV, qui faisait coexister lors dâun mĂȘme weekend des possibilitĂ©s dâactions aussi diverses que lâest la coordination LGV Non Merci.
Freinage dâUrgence a donc Ă©tĂ© pensĂ© comme une expĂ©rimentation de la rĂ©union entre la mobilisation de masse et lâautonomie dans lâaction.
Le dispositif policier disproportionnĂ© mis en place sur le weekend nâa pas rendu la tĂąche aisĂ©e mais nâa pas dĂ©couragĂ© les participant.e.s de se rendre Ă Lerm-et-Musset, qui ont subi et/ou dĂ©jouĂ© les contrĂŽles (5000 contrĂŽles pour 1500 participant.e.s selon la prĂ©fecture…).
« Pour venir aujourdâhui, on a pris le Totocar. Les flics controlaient Ă lâentrĂ©e et on a fini par fourrer tout notre Ă©quipement dans le frigo, soit la cachette la plus Ă©vidente Ă lâentrĂ©e. Mais comme les keufs sont organisĂ©s comme des pieds, ils ont passĂ© 2h Ă controler les identitĂ©s, Ă nous re-re-re-compter et nous demander 15 fois « mais vous ? on vous a contrĂŽlĂ©Â ? » plutĂŽt que fouiller le bus et le frigo. BENEF LE TOTOCAR ! »
Certain.e.s ont réussi à sortir en cortÚge du camp pour aller construire une vigie sur le tracé, malgré la lourdeur des poutres et les obstacles naturels avec lesquels il a fallu composer.
« Lors de la marche Giga Kapla, il a fallu traverser le Barthos, un affluent du Ciron, sur un pont de fortune. Nous Ă©tions la rambarde humaine qui sĂ©curisait les copaines qui traversaient et nous remerciaient. CâĂ©tait magique. Ps : mes bottes Ă©taient trouĂ©es. »
Pas toujours simple de trouver lâautonomie en forĂȘt mais lâinventivitĂ© a aussi permis Ă certain.e.s de sâoffrir un goĂ»ter divertissant trouvĂ© dans une voiture de flics embourbĂ©e sur les lieux :
« Merci au ministĂšre de lâintĂ©rieur dâavoir financĂ© les barres de cĂ©rĂ©ales!»
tandis que dâautres ont profitĂ© dâune paisible baignade :
 « Moment drÎle qui fait du bien : le mec nu campé face aux flics à sa sortie de la riviÚre ».
Dâautres ont fait preuve de malice et de courage pour sortir en petit groupe :
«De retour dâune petite action nocturne pas piquĂ©e des hannetons. Comment sortir du camp? Les keufs sont partout et le sentier est embourbĂ©. On fait le choix de passer par le contrĂŽle avec bombes sous les pulls et banderoles sous les doudounes. Le flic, dĂ©sabusĂ©, commence Ă nous embĂȘter. JusquâĂ dĂ©couvrir le contenu de notre panier Ă pique nique, rempli de cafĂ© et de cake Ă la courgette. La copaine, enthousiaste, commence Ă lui en expliquer la recette. Son petit coeur tout emprisonnĂ© dans son costume de keuf se serre. Il nous laisse passer sans plus dâembĂȘtements. Trois heures plus tard, on revient victorieux.ses , juste un peu tĂąchĂ©.es de peinture. Et deux gares sont embellies!»
Nous aussi, on veut la recette đ
«Avec des copaines, on a occupĂ© un drone pendant 1h et lâhĂ©lico pendant 30 min juste en construisant une cabane un peu prĂšs de lâautoroute (la cabane est trĂšs belle, elle sâappelle CircaĂšte Jean Le Blanc)»
Dâautres encore ont rĂ©ussi Ă surgir partout, mĂȘme en mĂ©tropole alors que le camp Ă©tait situĂ© Ă Lerm-et-Musset au Sud de la Gironde, et Ă faire irruption dans la gare :
«Au dĂ©part des Chartrons, une belle cinquantaine de cyclistes ont rĂ©pondu Ă lâappel de la Grande VĂ©lorution bordelaise, parĂ© de leurs plus fulgurantes tuniques. Nous rendons visite Ă divers points stratĂ©giques liĂ©s au projet de la Grande Vitesse. Chantant lâĂ©loge de la lenteur, nous sommes suivies par la marĂ©chaussĂ©e. A Stalingrad, la fanfare sauvage se dĂ©tache direction la gare de Cenon. Elle saute de justesse dans un train Ă destination de St Jean. Tout se dĂ©roule lĂ comme prĂ©vu. 15h35. Irruption dans la gare et ses halls. DĂ©passĂ©s, la sĂ©curitĂ© et les policiers boucliers ne savent plus oĂč donner de la tĂȘte. Nous finissons par ĂȘtre Ă©vacuĂ©.es sur le parvis, la fĂȘte continue quelques temps. Nous pouvons lâaffirmer. On les a faits dĂ©railler!»
De mĂȘme dans le Lot-et-Garonne oĂč plusieurs gares ont Ă©tĂ© embellies pour montrer leur nĂ©cessitĂ© pour les usagers.Ăšres :
«Sur une équipe de 4, 2 trÚs bien masqué.e.s pour installer la banderole en pleine lumiÚre sur la passerelle de la gare, et 2 en plein sur les rails pour bomber les rails au passage à niveau, on a dû se planquer à chaque voiture qui passait et je suis repartie avec une magnifique manucure or»
Ce weekend là , en parallÚle des actions publiques, des petits groupes ont décidé de lancer des avertissements aux entreprises, parfois invisibles mais pourtant impliquées dans le projet :
- LAFARGE qui profiterait du projet de LGV en ce quâil permettrait lâapprovisionnement de millions de m3 de bĂ©ton nĂ©cessaires aux plus de 400 ouvrages dâart (viaducs et tunnels) en projet ;
- ARTELIA, qui participe aux Ă©tudes hydrauliques du projet des LGV Sud-Ouest affectant lâensemble des bassins versants de la RĂ©gion ;
- SEGAT, qui permet lâexpropriation de centaines de personnes tout au long du tracĂ© des LGV en projet sous couvert dâune « utilitĂ© publique » dĂ©cretĂ©e malgrĂ© les rĂ©sultats Ă 94% dĂ©favorables de lâenquĂȘte publique ;
- EURATLANTIQUE, gigantesque projet dâamĂ©nagement consĂ©cutif Ă lâarrivĂ©e de la LGV Bordeaux-Paris qui a conduit Ă la gentrification des quartiers autour de la gare et poursuit aujourdâhui encore la logique de marchandisation et dâintensification du contrĂŽle des flux en mĂ©tropole ;
- INEO (EQUANS) et IRIS CONSEIL, qui ont fait partie des partenaires majeurs de VINCI pour la rĂ©alisation de la LGV Bordeaux â Tours.
Lâobjectif ? Visibiliser les acteurs qui bĂ©nĂ©ficient du projet et leur signifier que lâimpunitĂ© ne vaut pas quand lâon participe Ă un projet mortifĂšre contestĂ©e largement par les habitant.e.s du territoire.
«On a taguĂ© des yeux sur des entreprises complices mais on a oubliĂ© de faire les sourcils, jâespĂšre que les employĂ©.e.s nous en voudront pas trop»
«Je me suis embrochĂ©e le cul en escaladant une barriĂšre pour tagger une entreprise, merci! »Toutes ces actions sont revendiquĂ©es sur une carte de Freinage dâUrgence permettant de situer le weekend et de montrer son Ă©tendue sur trois jours, montrant que le mouvement porte un Ă©cho bien au-delĂ des territoires concernĂ©s par lâemprise du projet :
La lutte câest aussi la vie
Au delĂ de ce Grand Jeu contre les LGV, la volontĂ© de Freinage dâUrgence Ă©tait aussi dâouvrir un espace-temps de vie, Ă contre-courant de la violence du systĂšme que nous subissons au quotidien. Le camp de Freinage dâurgence se voulait comme un espace oĂč peuvent poindre les formes de vie en lesquelles nous croyons, qui ne soient pas faites de flux, de transactions, de temps de trajet, etc. Car nous ne luttons pas que contre, nous luttons Ă©galement POUR.Pour des espaces non marchands
«Pour une fois, le prix libre était un vrai prix libre, on ne se sentait pas culpabilisé.e.s ou jugé.e.s quand on ne payait pas pour manger. Merci!»
Pour lâauto-gestion (MERCI aux bĂ©nĂ©voles !)
«Souvenir de remplissage de fosse Ă caca : Samedi midi, on se rend compte que la plus grande des fosses prĂ©vues pour vider les toilettes sĂšches est implantĂ©e sur le terrain du voisin. RĂ©implantation dâun Ă©pandage Ă caca sur le terrain de Philippe puis rebouchage Ă la pelle de lâautre fosse. = Petite suĂ©e et grand contentement. Faire, dĂ©faire, refaire.»
Pour une prise en charge collective et permanente des violences systĂ©miques, qui ne disparaissent pas Ă lâentrĂ©e dâun camp militant
«Jâai eu le plaisir dâassister Ă la formation Violences Sexistes et Sexuelles. Jâai entendu plein de supers idĂ©es, la posture Ă©tait hyper juste et je me suis dit que câest trĂšs dommage de ne trouver ces initiatives que dans le monde militant. Je suis pompiĂšre volontaire et ce milieu est Ă des annĂ©es lumiĂšre de ce que jâai vu ici. Câest une autre planĂšte.»
Pour une lenteur joyeuse qui permet de vivre un rapport sensible au monde
«La baignade dans la riviÚre, nager à contre courant, le chant des oiseaux, le rire des gens, le vent dans les arbres.»
Pour la solidaritĂ© face Ă lâadversitĂ© et la violence du monde
«Entendre les copaines chanter depuis leur tente lors du passage agressif de lâhĂ©lico, et y joindre ma voix, mâa fait nous sentir ensemble et grand.e.s face Ă la police qui voudrait nous faire sentir petit.e.s et impuissant.e.s»
Pour un décloisonnement des formes de lutte et des générations
Comment ne pas sourire en voyant« Lâenfant de 8 ans qui traversait le camp en criant»Jâaurais du prendre ma cagoule!!! »Comment ne pas sourire en lisant les tĂ©moignages des ancien.ne.s de la lutte ?
«Je ne suis plus de la premiĂšre jeunesse et voir tous ces jeunes soucieux.ses des autres et attentifs, inventifs, organisĂ©.e.s mâa donnĂ© du baume au coeur.»Alors si des phrases comme « Pour une fois, jâai pas eu le sentiment de militer comme une acharnĂ©e. Mais jâai senti nos coeurs battre ensemble et ça mâa donnĂ© espoir. » peuvent paraĂźtre teintĂ©es dâun utopisme dĂ©calĂ© pour les parties-prenantes du systĂšme, pour nous, elle manifeste ce en quoi nous croyons et ce que nous souhaitons faire vivre par la lutte, le temps de, et bien au delĂ de, ce weekend de mobilisation.
Nous lier pour mieux résister
Il ne sâagissait pas juste de crĂ©er une bulle le temps dâun week-end mais au contraire de se rencontrer, rĂ©ellement, et pas seulement de se croiser, entre opposant.e.s Ă ce projet mortifĂšre, de tous horizons : habitant.e.s du tracĂ© impactĂ©.e.s directement, militant.e.s de la premiĂšre heure ou jeunes pousses activistes, adeptes des manifestations, des recours juridiques ou de lâaction directe, flĂąneur.euse.s, etc.
Au sein du cortÚge collectif forestier, la diversité était joyeuse :
«Entendu dans le cortĂšge des Kaplas : – ACAB – ACAB – ACAB! – ACAAAAB!!!!! – Mais pourquoi ils crient tous»A table«? a dit une dame de lâaÄe de ma maman (jâai 27 ans pour vous donner un ordre dâidĂ©e). VoilĂ jâadore ce mĂ©lange que des Ă©vĂ©nements comme ça crĂ©e.»
Les jeux en petit groupe ont aussi permis ce mĂ©lange fertile et a donnĂ© Ă des personnes la possibilitĂ© dâagir selon de nouvelles modalitĂ©s dont il nâaurait pas imaginĂ© ĂȘtre capable avant de faire ces rencontres.
«On est venu seul.e. On ne connait personne ici. Et 5min plus tard, on est dans une Ă©quipe. Jâai la soixantaine, il en ont 20, 25 tout au plus. Et alors? On lutte ensemble, on est liĂ©s, rien dâautre ne compte. Le mĂȘme Ă©lan, le mĂȘme combat. Cette nuit, on prendra la route, nâen dĂ©plaise aux bleus, et on redorera une petite gare, de celles quâon aime!»
Certain.e.s ont Ă©galement fait des rencontres sensoriellement riches et surprenantes avec le vivant hebergĂ© par la sublime VallĂ©e du Ciron đ
«Un amateur, je crois passionnĂ©, nous a fait sentir la crotte dâune loutre en disantȍa sent le fruit de mer«, ce qui signifie quâelle a mangĂ© de lâĂ©crevisse! On nâempĂȘchera jamais les amoureux.ses de la nature de sentir les crottes de loutre.»
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Les rencontres entre ces individualitĂ©s et collectifs divers, qui sont habituellement atomisĂ©.e.s dans un quotidien soumis aux dynamiques capitalistes aliĂ©nantes et souvent mis dos Ă dos par les discours mĂ©diatiques prĂ©dominants, crĂ©ent des interactions et des liens prĂ©cieux. De ces rencontres, naissent la solidaritĂ© et la possibilitĂ© dâagir ensemble, de ne plus se sentir isolĂ©.e.s face au rouleau compresseur de lâEtat et des entreprises. Certaines vont fleurir immĂ©diatement et prendre racine sur le temps long, dâautres encore resteront peut-ĂȘtre en dormance pour refleurir plus tard, ici ou ailleurs.
Nous chĂ©rissons ces rencontres ; nous continuerons de, et invitons Ă , les nourrir afin de renforcer le camp de la rĂ©sistance – non seulement face aux grands projets inutiles et imposĂ©s, comme les LGV, mais Ă©galement face au systĂšme capitaliste Ă©tatique dont ils sont Ă la fois un carburant et un symptĂŽme.
QUI SOMMES-NOUS / C'EST QUOI CE SITE ?
Site « ressource »
Ce site a pour but de partager les ressources et les informations concernant le projet du GPSO et les activitĂ©s des diffĂ©rents collectifs contre le projet de LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Il doit permettre Ă toute personne souhaitant s’informer ou s’investir de trouver facilement les informations et les contacts utiles Ă la mobilisation.
… rĂ©alisĂ© depuis le mouvement de lutte !
3/6/23 - Pose d'une banderole devant le ChĂąteau MĂ©jean, situĂ© sur le tracĂ© de la LGV, rachetĂ© par la SNCF. Initiative prise Ă l'occasion du rassemblement Ă St MĂ©dard d'Eyrans oĂč se tenait la premiĂšre assemblĂ©e LGV NON MERCI. Cette rencontre signait le dĂ©but de la fin de ce projet destructeur.