Les grands projets d’infrastructure de lignes à grande vitesse présentent des écueils récurrents documentés dans des rapports officiels. Notmament :
- Les retards et aléas systématiques qui conduisent à d’important surcoûts, ce que l’on peut constater par exemple sur le projet du Grand Paris Express, emblématiques des grands projets (voir ici et là) ;
- Le déficit structurel des lignes à grandes vitesse dont a fait part la Cour des Comptes dans son rapport de 2014 : Cour des comptes 2014 : Grande vitesse ferroviaire, un modèle porté au-delà de sa pertinence.
Par ailleurs, l’analyse mondiale des « mégaprojets » (les projets supposant des investissements dépassant le milliard d’euros, d’infrastructure conséquentes) est encore plus alarmante : les estimations initiales de coût sont toujours, en matière de grands
projets, et notamment ferroviaires, largement dépassées. Les travaux d’un expert international, Bent Flyvbjerg l’ont montré, avec une moyenne de +50 % dans le monde.
Le budget du GPSO étant en cours d’actualisation pour la deuxième fois de son histoire, et avant même que les travaux n’aient commencé, il est mal parti pour contre-dire cette tendance. Son cousin anglo-saxon le High Speed 2, un projet de lignes à grande vitesse au Royaume-Uni, suit le même destin : son budget a explosé en passant de 30 milliards initialement à 100 milliards en 2023. Le premier ministre du Royaume-Uni a finalement décidé, en septembre 2023, d’abandonner un tronçon complet du projet de cette lignes ferroviaire à grande vitesse qui devait relier Londres au Nord du pays. Dernier exemple, plus proche, celui de la LGV Paris-Bordeaux passé d’une enveloppe de 3,8 milliards à
7,8 milliards.
Une consultation des bilans LOTI en France serait utile pour préciser ce
point. L’État et le maître d’ouvrage (SNCF Réseau) ont l’obligation de
publier ces bilan socio-économiques des projets ferroviaire pour faire
état des observations avant/après des projets : c’est-à-dire comparer
les avantages attendus aux résultats obtenus. Or sur les 4 derniers
projets de ligne à grande vitesse, notamment la LGV Bordeaux-Tours,
l’État a refuser de publier les bilans LOTI. Les collectifs opposés à la
LGV Lyon-Turin présentant des enjeux proches du GPSO forment un recours
pour en demander la publication et attendent à date une réponse.
À ces dépassements de budgets devraient également s’ajouter les dommages collatéraux comme les propriétaires de vignobles indemnisés chaque année pour « compensation » des dommages subis, concernés également par le projet de LGV Montpellier-Perpignan qui suit le même calendrier que le GPSO.
Aujourd’hui les médias avancent des sommes allant de 14 à 28
milliards d’euro pour rejoindre Toulouse, Bordeaux, et Dax, avec comme politique
« on commence les travaux et on verra bien ensuite ».