Zapping du weekend de Freinage d'Urgence

Le récap des actions et photos de la mobilisation Freinage d'Urgence

Revue complète et carte des actions et des acteurs du projet visibilisés lors de Freinage d’Urgence, partout en France, à venir !

Répertoire de photos à retrouver ici : https://wim.nl.tab.digital/s/boTeMZBgDeFAMEA

Fil de suivi de l'événement des 11-13 octobre 2024 sur la Grappe.info

15 octobre 2024 - Premier bilan du weekend de Freinage d'Urgence

Ce weekend, l’opposition aux Lignes à Grande Vitesse du Sud-Ouest – projet vieux de 30 ans – a pris un nouveau tournant. Au delà de ce qui transparait dans les médias, les 1500 participant.e.s de Freinage d’Urgence ont su faire rayonner les multiples colorations de la coordination LGV NON MERCI au-delà des forêts de Lerm-et-Musset. Après les constructions de vigie, balades naturalistes ou l’irruption festive dans la gare de Bordeaux d’hier après-midi, le grand jeu contre la LGV s’est poursuivi en équipe pendant la nuit dans toute la région. Diverses entreprises liées au projet – bureau d’études, aménageurs, expropriateurs ont été ciblées par des tags, banderoles, vidages d’extincteurs remplis de peinture et autres petits désarmement facétieux. C’est le cas d’Artelia, Lafarge, Ineo, Iris conseil, Segat ou encore du projet Euratlantique…dans le même temps des messages d’amour pailletés ont été posées sur les petites gares des lignes du quotidien menacées par les LGV.

 
Ce dimanche matin, l’assemblée sur l’histoire et l’actualité de la lutte Anti-LGV a rassemblé sous un chapiteau plein à craquer des personnes de tous âges, collectifs engagés depuis longtemps dans la lutte ou nouveaux qui la rejoignent désormais. Après un retour sur les différentes actions menées ponctué de tonerres d’applaudissments, les prises de  paroles successives des différents collectifs anti-LGV implantés tout au long du tracé entre le pays basque, Bordeaux et Toulouse ont montré toute la richesse de la composition du mouvement. Elles ont dénoncé ensemble le coût social, financier et écologique aberrant d’un projet qui a reçu plus de 90% d’avis défavorables lors de l’enquête publique. En référence à ses attaques sur les organisateurs de la mobilisation (1), Victor Pachon, porte-parole du collectif basque CADE, a déclaré que Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine était incapable d' »écouter et d’entendre » les habitant.e.s du territoire. Mais, à l’instar de la lutte voisine contre l’A69 ou de celle cousine et massive contre la LGV Lyon Turin, la résistance prend aujourd’hui un écho national.
 
La coalition LGV NON MERCI a aussi partagé un mot de bienveillance à l’égard de toute la population de Lerm-et-Musset majoritairement opposée au projet, qui s’est retrouvée du jour au lendemain peuplée de forces de l’ordre. Et ce pour une manifestation non interdite sur cette commune (elle était interdite sur les communes autour de Bordeaux seulement) avec un campement situé sur une propriétée privée et appelé de ses voeux par le propriétaire. Cet élu et responsable associatif dit préférer avoir « des manifestants pendant trois jours dans [son] jardin, qu’une LGV pour la vie« . Il a pu préciser dans les médias que les militant.e.s étaient « efficaces, vaillant.e.s et astucieux.se.s » face au méga-projet d’Etat qu’il a passé une partie de sa vie à contrer lui-même sans pour autant devenir fataliste.
 
Plutôt que de parler des raisons de la lutte et de la multiplicité des actions menées certains médias et politiciens ont choisit de focaliser toute leur attention sur une voiture de gendarmerie piteusement enlisée dans le sable. Ce véhicule abandonné par ses propriétaires non loin de la construction de la vigie anti-lgv s’est en effet vu vidé de son contenu par des manifestant.e.s. Ceux-ci n’avaient apparemment pas apprécié le réveil nocturne de tout le campement à 4h du matin la veille pendant 40 minutes par un helicoptère avec lumières stroboscopiques et sirènes hurlantes, ni le racket devenu systématique par la police d’une somme absurde d’objets personnels dans les voitures s’approchant des manifestations. Afin de se faire un idée plus consistante de la mobilisation Anti-LGV, nous proposons ici un premier bilan du grand jeu menée ce week-end et des diverses manières de s’y rapporter.
 
Toutes ces actions sont revendiquées sur une carte de Freinage d’Urgence permettant de situer le weekend et de montrer son étendue sur trois jours, montrant que le mouvement porte un écho bien au-delà des territoires concernés par l’emprise du projet : https://umap.openstreetmap.fr/en/map/fu_1125482
 
Une vidéo VU proposant un retour sur les différents moments forts de la mobilisation et les réactions qu’elles auront suscitées sera aussi diffusée ce soir sur les réseaux sociaux de LGV Non Merci et des Soulèvements de la Terre.
 
Le pari de Freinage d’Urgence était de donner plus d’autonomie et de faire confiance à la créativité des personnes qui se mobilisent dans l’espoir de trouver de nouvelles manières d’avoir prise sur ce méga-projet d’Etat. 
 
La réussite de ce weekend tient à la manière dont les participant.e.s ont su se saisir du Grand Jeu. Les actions menées par les militant.e.s ont de quoi redonner de la joie. Elles montrent qu’il est possible d’avoir une prise et de cibler partout les acteurs du projet avant même que leurs chantiers ne dévastent le territoire :
 
Dans Bordeaux, un convoi vélo a remis la mobilité douce au centre du débat tout en visitant trois acteurs  majeurs de ce projet imposé : SYSTRA, leader mondial des infrastructures et porteurs d’autres méga-projets de LGV dans le monde ; SEGAT, cabinet en charge des expropriations et de la « négociation foncière » ; et bien sûr l’Hôtel de Région qui porte ce projet par la voix de Alain Rousset – dont la politique hors sol se cantonne au « toujours plus » et toujours plus d’incohérence ;
 
Le surgissement d’une fête dans la gare Saint-Jean en plein coeur de la métropole de Bordeaux a permis de contrer la communication indécente des promoteurs de la LGV pour qui le seul objectifs des habitant.e.s de la région usage.r.es du train serait de rejoindre Paris à vive allure ;
 
Des actions « redorer les gares » du quotidien ont également été portées par de multiples équipes pour laisser des messages positifs redonnant du sens à l’idée de liaison des territoires ;
 
Trois cortèges en forêt ont permis de construire les bases défensives d’un territoire jusque là à la merci des grands groupes. La construction d’une vigie, la découverte de la Vallée du Ciron et la visibilisation dystopique des ouvrages d’art pharaoniques prévus dans le cadre du projet des LGV donne tout son sens au rassemblement de ce weekend : « ce qui attache des êtres à un territoire, c’est l’usage qu’ils en font. Alors que nous avons marché longuement à travers les ravages d’une sylviculture intensive, mais aussi dans des chaleureuses forêts, traversées de cours d’eau, qui n’ont surement pas postulé à leur idéal de progrès. Ainsi pour nous attacher à ce territoire, et se promettre d’y revenir pour le défendre, nous avons acheminé ensemble les éléments d’une charpente de 7m de haut et déployé depuis son sommet une banderole en solidarité avec le mouvement NO TAV et les espèces vivants près du Ciron. » ;
 
Des actions ciblées (peinture, banderoles, désarmements…) ont permis de dénoncer d’autres parties prenantes du projet parfois plus invisibles mais tout autant mouillées dans ce projet :
    
  • LAFARGE, déjà ciblé par une action conjointe des collectifs membre de LGV NON MERCI en décembre dernier, est le numéro un du béton en France. Ce grand groupe profiterait du projet de LGV en ce qu’il permettrait l’approvisionnement de millions de m3 de béton nécessaires aux plus de 400 ouvrages d’art (viaducs et tunnels) en projet, sans compter les infiltrations dans les nappes phréatiques prévues pour les fondations de ces ouvrages ;
  • ARTELIA, qui participe aux études hydrauliques du projet des LGV Sud-Ouest affectant l’ensemble des bassins versants de la Région;
  • INEO (EQUANS) et IRIS CONSEIL, qui ont fait partie des partenaires majeurs de VINCI pour la réalisation de la LGV Bordeaux – Tours ;
  • SEGAT, qui permet quotidiennement l’expropriation de centaines de personnes tout au long du tracé des LGV en projet sous couvert d’une « utilité publique » décretée malgré les résultats à 94% défavorables de l’enquête publique ;
  • EURATLANTIQUE, le gigantesque projet d’aménagement consécutif à l’arrivée de la LGV Bordeaux-Paris a conduit à la gentrification des quartiers autour de la gare et poursuit aujourd’hui encore la logique de marchandisation et d’intensification du contrôle des flux en métropole.
 
Des Banderoles et autres slogans peints au dessus des ponts ont émergé de plusieurs tentatives improvisées pour déjouer le dispositif policier et montrer notre refus de se faire taire. Dans une quinzaine de communes du Sud-Ouest et d’ailleurs, sur le chemin retour des manifestant.e.s, des panneaux ont été posés pour faire résonner ce méga-projet au-delà de la Vallée du Ciron, dans l’esprit du mot d’ordre du collectif local : « LGV Ni Ici, Ni Ailleurs » 
 
 

L'appel de Freinage d'Urgence lancé en septembre 2024

Les Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse-Dax sont un des plus gros projets d’infrastructures de la décennie, artificialisant 4800 ha de terres pour un budget minimal de 14 milliards d’euros.

D’une ampleur pharaonique, ce projet est une autoroute ferroviaire de 327km qui, loin d’améliorer la mobilité des habitant.e.s, permettrait surtout aux personnes capables de se payer un billet de TGV hors de prix de traverser les territoires toujours plus vite sans rien y voir. Pour cela, il prévoit de lacérer les territoires de 5 départements, de fragmenter des écosystèmes précieux et de perforer les 4 bassins versants qui alimentent toute la région en eau.

Alors que le projet n’est même pas encore financé et que de nombreux recours sont en cours, les destructions ont démarré depuis début 2024. La pression monte, mais contrairement à ce que la propagande fallacieuse de la nébuleuse pro-LGV veut nous faire croire :

LA LGV NE PASSERA PAS !

Forte des apprentissages de 20 ans de lutte et de la convergence de nouvelles énergies, la résistance se renforce depuis plus d’un an au sein de la coordination LGV NON MERCI, tissant un réseau puissant de collectifs articulant une grande diversité de leviers d’actions.
Le 11-12-13 octobre 2024, au pays des eaux, en Gironde, unissons nos forces pour imposer un

FREINAGE D’URGENCE

à ce projet destructeur, lors d’un weekend haut en couleurs avec les Soulèvements de la Terre.
Plus que jamais, tous les moyens sont bons et toutes les forces sont les bienvenues pour empêcher définitivement cette aberration de voir le jour.

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Les documents et le déroulé de Freinage d'Urgence

Tout le long du weekend :

🏕️ Un espace camping mixte et en mixité choisie
😋 Des petits plats vegan à prix libre concoctés par la cantine, les petits dej, les midis et les soirs
🍻Un bar ouvert tous les jours, avec softs et bières
🎪Un village de lutte avec des stands associatifs
💕 Des espaces et des pratiques de soin sur le camp, dont une bambinerie auto-gérée

 

Carnets de chants de Freinage d’Urgence :

👉 VENDREDI : Échauffements pour le Grand Jeu

– 17H-19H : Formation contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS)
– 18H : Atelier constitution de groupes affinitaires
– 19H : Mots de bienvenue
– 20H : Buterflai (folk arcata euskadi)

Dodo pour tout le monde <3

👉SAMEDI : Grand Jeu contre les LGV

– 10H : Lancement du Grand Jeu contre les LGV et brief d’actions [brief général]

– 11H : Atelier constitution de groupes affinitaires

– Toute la journée : jeux surprises dans et en dehors du camp, en petits ou en grands groupes, festifs et déterminés.

Ensemble, nous allons montrer aux acteurs du projet que nous sommes organisé.e.s, soutenu.e.s, informé.e.s, joyeux.ses et fort.e.s. Pour cela, différentes options, aussi divers que les collectifs membres de LGV Non Merci, seront proposées.
Certains mini-jeux auront lieu sur le camp quand pour d’autres, il faudra être mobiles et s’organiser pour jaillir un peu partout, à distance de pied, de vélo, de voiture.
En grand groupe ou en petit groupe, avec des personnes de confiance ou des nouvelles rencontres, il y en aura pour des niveaux d’engagement physique et juridiques variables.

Il y aura des briefs et départs d’action tout au long de la journée.

– 18H : Formation contre les VSS
– 19H : Voix Fluviales (Ensemble vocal)
– 20H : Premiers retours du Grand Jeu
– 21H – 1H30: Concerts : Opus temple, Ultramoderne, Wekufe

👉DIMANCHE : Révélations des résultats du Grand Jeu

– 10H : Conférence de Julien Milanesi, qui retracera le fil des imaginaires – parfois trompeurs – autour des grandes infrastructures de transports et de ce qu’elles recouvrent

11H30 : Récits croisés de notre lutte avec des collectifs historiques, associations déterminées, comités locaux des soulèvements de la terre et groupes autonomes qui se sont unis ces dernières années pour former la coordination LGV NON MERCI.

En suivant le fil chronologique de notre mouvement pluriel, nous témoignerons ainsi de quelque uns des partis pris fondateurs de notre coordination.. Puis nous ferons place aux révélations du Grand Jeu ! Surprise, surprise, nous mettrons en partage quelques uns des moments vécus la veille pour constater tous.tes ensemble de quoi nous sommes capables…

13H30 :  Puisqu’il n’y a pas une seule bonne façon de résister aux projets imposés, nos alliances seront précieuses pour la suite… qui s’écrira donc ensemble : RDV pour l’AG de lutte !

15H : Bal trad de clôture avec Bourrasque et invite.e.s