Porter atteinte à la biodiversité alors qu’elle sous-tend des équilibres écosystémiques, c’est jouer avec le feu 🐞
La Vallée du Ciron, traversée par le tracé des lignes en projet, est une véritable Arche de Noé de la Biodiversité : Loutre, vison, brochet, lamproie, genette, tortue cistude, lézard, triton, salamandre, libellule, chauve-souris, chouette, martin pêcheur, bergeronnette des ruisseaux… et des centaines d’autres espèces ! Ainsi quelque 413 espèces végétales et animales dont 197 protégées, sont concernées par les emprises du GPSO.
📚 Documents à consulter :
- Fiche du site Natura 2000 «Vallée du Ciron » – FR 7200693
- Le DOCOB (document d’objectif) élaboré par l’association Ciron Nature sur le site Natura 2000 (230 pages)
Qu’est-ce qu’un DOCOB ? La gestion d’un site Natura 2000 repose sur un document de gestion, appelé Document d’Objectif, ou Docob. Il est rédigé en concertation avec les partenaires socio-économiques du site et peut être porté par une structure, devenant ainsi la structure opératrice.
Extrait :
- Le site internet de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel et sa page consacrée à la Vallée du Ciron
- La motion de censure de février 2022 publiée par le Syndicat du Ciron
Citons notamment ce dernier document qui identifie les impacts du GPSO sur l’écosystème local et précise en quoi les études d’impact sont trop partielles :
- L’évaluation des niveaux d’incidences a été largement minimisée (l’étude conclue à des effets faibles à négligeables) et la nécessité d’apprécier la fonctionnalité globale du site ne doit pas se limiter aux zones traversées par le projet ;
- Les niveaux d’incidences sont mesurés uniquement d’un point de vue quantitatif (valeur comptable), ce qui est une vision très réductrice. Il faudrait appréhender la capacité des espèces à recoloniser les lieux après perturbation (bruit, pollution, sol remanié, tassement, rupture de continuité…) et cela d’autant plus lorsqu’elles sont très menacées ou en voie d’extinction ;
- la présence de la hêtraie des gorges du Ciron (vieille de plus de 40 000 ans et aux caractéristiques exceptionnelles) à proximité du tracé (moins de 2,5 km), et dont le maintien jusqu’à notre ère a été permis par la présence d’un microclimat qui risquerait d’être modifié par l’aménagement. Ce microclimat est d’ailleurs un élément majeur pour l’activité viticole du Sauternais ;
- des espèces dites d’intérêt communautaire, énoncées dans le document d’objectifs (DOCOB), pourraient être impactées par le tracé de la LGV, notamment le Vison d’Europe, la Loutre d’Europe, la Cistude d’Europe, les chiroptères (Petit Rhinolophe, Grand rhinolophe, Murin de Bechstein…). Ce tracé pourrait également affecter d’autres espèces ne faisant pas partie du DOCOB mais qui présentent un intérêt patrimonial tout aussi fort comme par exemple le Brochet aquitain, la Lamproie marine, ainsi que l’ensemble des amphibiens (grenouilles, crapauds, rainette, tritons, salamandre…) ;
- la multitude des impacts engendrés par le projet (destruction de milieux, ruptures de continuité, invasions biologiques, dérangement…), et son ampleur sur le territoire du Syndicat du Ciron seront à l’origine de la mise en oeuvre de mesures compensatoires. Ces mesures ne permettront pas de palier aux pertes de biodiversité et de fonctionnalités des milieux concernés.
Quant à l’absurdité des mesures compensatoires, sur laquelle il y aurait tant à dire, consulter dans un premier temps cet article qui expose l’impasse qu’elle constitue : https://rue89bordeaux.com/2015/04/lgv-le-grand-bluff-de-la-compensation-ecologique/.