Rétrospective et calendrier des dernières dates :

2024

13 octobre 2024 | Freinage d’Urgence comme vous ne l’avez jamais lue : retours sensibles et témoignages croustillants

Un mois et demi après Freinage d’Urgence, une mobilisation organisée sous une bannière commune par LGV Non Merci et les Soulèvements de la Terre, cet article entend proposer un récit de ce qui a été vécu sur place par les participant.e.s, en privilégiant une approche sensible – et non un angle analytique, qui a sa place par ailleurs dans les espaces de réflexion de la coordination de l’événement et pourrait donner lieu a des partages ultérieurs.
Sur le camp de Freinage d’urgence le weekend du 12-13 octobre 2024, organisé par LGV Non Merci, des boîtes à témoignages avaient été disposées pour recueillir des récits anonymes et diverses : quoi de mieux pour raconter les aventures de ce weekend que les témoignages des plus de 1500 joueur.euse.s de ce grand Jeu.

Ouvrir des possibilités d’agir

Face aux difficultés rencontrées et à la disproportion de la répression policière lors des récentes mobilisations portées par Soulèvements de la Terre, la volonté de Freinage d’Urgence était de faire évoluer le format de la manifestation « fleuve » en un ou plusieurs cortèges et de proposer une plus grande diversité de possibilités.
Le pari était de laisser la part belle à l’autonomie et à la prise d’initiative des participant.e.s dans un Grand Jeu Contre les LGV, qui faisait coexister lors d’un même weekend des possibilités d’actions aussi diverses que l’est la coordination LGV Non Merci.
Freinage d’Urgence a donc été pensé comme une expérimentation de la réunion entre la mobilisation de masse et l’autonomie dans l’action. Le dispositif policier disproportionné mis en place sur le weekend n’a pas rendu la tâche aisée mais n’a pas découragé les participant.e.s de se rendre à Lerm-et-Musset, qui ont subi et/ou déjoué les contrôles (5000 contrôles pour 1500 participant.e.s selon la préfecture…).

« Pour venir aujourd’hui, on a pris le Totocar. Les flics controlaient à l’entrée et on a fini par fourrer tout notre équipement dans le frigo, soit la cachette la plus évidente à l’entrée. Mais comme les keufs sont organisés comme des pieds, ils ont passé 2h à controler les identités, à nous re-re-re-compter et nous demander 15 fois « mais vous ? on vous a contrôlé ? » plutôt que fouiller le bus et le frigo. BENEF LE TOTOCAR ! »

Certain.e.s ont réussi à sortir en cortège du camp pour aller construire une vigie sur le tracé, malgré la lourdeur des poutres et les obstacles naturels avec lesquels il a fallu composer.
« Lors de la marche Giga Kapla, il a fallu traverser le Barthos, un affluent du Ciron, sur un pont de fortune. Nous étions la rambarde humaine qui sécurisait les copaines qui traversaient et nous remerciaient. C’était magique. Ps : mes bottes étaient trouées. »
Pas toujours simple de trouver l’autonomie en forêt mais l’inventivité a aussi permis à certain.e.s de s’offrir un goûter divertissant trouvé dans une voiture de flics embourbée sur les lieux :
« Merci au ministère de l’intérieur d’avoir financé les barres de céréales!»
tandis que d’autres ont profité d’une paisible baignade :
 « Moment drôle qui fait du bien : le mec nu campé face aux flics à sa sortie de la rivière ».
D’autres ont fait preuve de malice et de courage pour sortir en petit groupe :
«De retour d’une petite action nocturne pas piquée des hannetons. Comment sortir du camp? Les keufs sont partout et le sentier est embourbé. On fait le choix de passer par le contrôle avec bombes sous les pulls et banderoles sous les doudounes. Le flic, désabusé, commence à nous embêter. Jusqu’à découvrir le contenu de notre panier à pique nique, rempli de café et de cake à la courgette. La copaine, enthousiaste, commence à lui en expliquer la recette. Son petit coeur tout emprisonné dans son costume de keuf se serre. Il nous laisse passer sans plus d’embêtements. Trois heures plus tard, on revient victorieux.ses , juste un peu tâché.es de peinture. Et deux gares sont embellies!»
Nous aussi, on veut la recette 😉
«Avec des copaines, on a occupé un drone pendant 1h et l’hélico pendant 30 min juste en construisant une cabane un peu près de l’autoroute (la cabane est très belle, elle s’appelle Circaète Jean Le Blanc)»
D’autres encore ont réussi à surgir partout, même en métropole alors que le camp était situé à Lerm-et-Musset au Sud de la Gironde, et à faire irruption dans la gare :
«Au départ des Chartrons, une belle cinquantaine de cyclistes ont répondu à l’appel de la Grande Vélorution bordelaise, paré de leurs plus fulgurantes tuniques. Nous rendons visite à divers points stratégiques liés au projet de la Grande Vitesse. Chantant l’éloge de la lenteur, nous sommes suivies par la maréchaussée. A Stalingrad, la fanfare sauvage se détache direction la gare de Cenon. Elle saute de justesse dans un train à destination de St Jean. Tout se déroule là comme prévu. 15h35. Irruption dans la gare et ses halls. Dépassés, la sécurité et les policiers boucliers ne savent plus où donner de la tête. Nous finissons par être évacué.es sur le parvis, la fête continue quelques temps. Nous pouvons l’affirmer. On les a faits dérailler!»

Invasion festive de la gare de Bordeaux
 
De même dans le Lot-et-Garonne où plusieurs gares ont été embellies pour montrer leur nécessité pour les usagers.ères :
«Sur une équipe de 4, 2 très bien masqué.e.s pour installer la banderole en pleine lumière sur la passerelle de la gare, et 2 en plein sur les rails pour bomber les rails au passage à niveau, on a dû se planquer à chaque voiture qui passait et je suis repartie avec une magnifique manucure or»

Gare embellie dans le Lot et Garonne
Ce weekend là, en parallèle des actions publiques, des petits groupes ont décidé de lancer des avertissements aux entreprises, parfois invisibles mais pourtant impliquées dans le projet :
  • LAFARGE qui profiterait du projet de LGV en ce qu’il permettrait l’approvisionnement de millions de m3 de béton nécessaires aux plus de 400 ouvrages d’art (viaducs et tunnels) en projet ;
  • ARTELIA, qui participe aux études hydrauliques du projet des LGV Sud-Ouest affectant l’ensemble des bassins versants de la Région ;
  • SEGAT, qui permet l’expropriation de centaines de personnes tout au long du tracé des LGV en projet sous couvert d’une « utilité publique » décretée malgré les résultats à 94% défavorables de l’enquête publique ;
  • EURATLANTIQUE, gigantesque projet d’aménagement consécutif à l’arrivée de la LGV Bordeaux-Paris qui a conduit à la gentrification des quartiers autour de la gare et poursuit aujourd’hui encore la logique de marchandisation et d’intensification du contrôle des flux en métropole ;
  • INEO (EQUANS) et IRIS CONSEIL, qui ont fait partie des partenaires majeurs de VINCI pour la réalisation de la LGV Bordeaux – Tours.

Avertissement à Artelia – Chatelleraut
L’objectif ? Visibiliser les acteurs qui bénéficient du projet et leur signifier que l’impunité ne vaut pas quand l’on participe à un projet mortifère contestée largement par les habitant.e.s du territoire.
«On a tagué des yeux sur des entreprises complices mais on a oublié de faire les sourcils, j’espère que les employé.e.s nous en voudront pas trop»
Avertissement à Ineo
Respect aux militant.e.s qui ont bravé de nombreux risques en témoigne cette confession douloureuse :
«Je me suis embrochée le cul en escaladant une barrière pour tagger une entreprise, merci! »
Toutes ces actions sont revendiquées sur une carte de Freinage d’Urgence permettant de situer le weekend et de montrer son étendue sur trois jours, montrant que le mouvement porte un écho bien au-delà des territoires concernés par l’emprise du projet : Pour voir le zapping des actions, une vidéo est disponible sur le site de lgvnonmerci.

La lutte c’est aussi la vie

Au delà de ce Grand Jeu contre les LGV, la volonté de Freinage d’Urgence était aussi d’ouvrir un espace-temps de vie, à contre-courant de la violence du système que nous subissons au quotidien. Le camp de Freinage d’urgence se voulait comme un espace où peuvent poindre les formes de vie en lesquelles nous croyons, qui ne soient pas faites de flux, de transactions, de temps de trajet, etc. Car nous ne luttons pas que contre, nous luttons également POUR.
Pour des espaces non marchands
«Pour une fois, le prix libre était un vrai prix libre, on ne se sentait pas culpabilisé.e.s ou jugé.e.s quand on ne payait pas pour manger. Merci!»
Pour l’auto-gestion (MERCI aux bénévoles !)
«Souvenir de remplissage de fosse à caca : Samedi midi, on se rend compte que la plus grande des fosses prévues pour vider les toilettes sèches est implantée sur le terrain du voisin. Réimplantation d’un épandage à caca sur le terrain de Philippe puis rebouchage à la pelle de l’autre fosse. = Petite suée et grand contentement. Faire, défaire, refaire.»
Pour une prise en charge collective et permanente des violences systémiques, qui ne disparaissent pas à l’entrée d’un camp militant
«J’ai eu le plaisir d’assister à la formation Violences Sexistes et Sexuelles. J’ai entendu plein de supers idées, la posture était hyper juste et je me suis dit que c’est très dommage de ne trouver ces initiatives que dans le monde militant. Je suis pompière volontaire et ce milieu est à des années lumière de ce que j’ai vu ici. C’est une autre planète.»
Pour une lenteur joyeuse qui permet de vivre un rapport sensible au monde
«La baignade dans la rivière, nager à contre courant, le chant des oiseaux, le rire des gens, le vent dans les arbres.»
Pour la solidarité face à l’adversité et la violence du monde
«Entendre les copaines chanter depuis leur tente lors du passage agressif de l’hélico, et y joindre ma voix, m’a fait nous sentir ensemble et grand.e.s face à la police qui voudrait nous faire sentir petit.e.s et impuissant.e.s»
Pour un décloisonnement des formes de lutte et des générations
Comment ne pas sourire en voyant
« L’enfant de 8 ans qui traversait le camp en criant»J’aurais du prendre ma cagoule!!! »
Comment ne pas sourire en lisant les témoignages des ancien.ne.s de la lutte ?
«Je ne suis plus de la première jeunesse et voir tous ces jeunes soucieux.ses des autres et attentifs, inventifs, organisé.e.s m’a donné du baume au coeur.»
Alors si des phrases comme « Pour une fois, j’ai pas eu le sentiment de militer comme une acharnée. Mais j’ai senti nos coeurs battre ensemble et ça m’a donné espoir. » peuvent paraître teintées d’un utopisme décalé pour les parties-prenantes du système, pour nous, elle manifeste ce en quoi nous croyons et ce que nous souhaitons faire vivre par la lutte, le temps de, et bien au delà de, ce weekend de mobilisation.
Zad Partout

Nous lier pour mieux résister

Il ne s’agissait pas juste de créer une bulle le temps d’un week-end mais au contraire de se rencontrer, réellement, et pas seulement de se croiser, entre opposant.e.s à ce projet mortifère, de tous horizons : habitant.e.s du tracé impacté.e.s directement, militant.e.s de la première heure ou jeunes pousses activistes, adeptes des manifestations, des recours juridiques ou de l’action directe, flâneur.euse.s, etc.

Assemblée joyeuse lors des récits croisées de la lutte
Au sein du cortège collectif forestier, la diversité était joyeuse :
«Entendu dans le cortège des Kaplas : – ACABACABACAB! – ACAAAAB!!!!! – Mais pourquoi ils crient tous»A table«? a dit une dame de l’aĝe de ma maman (j’ai 27 ans pour vous donner un ordre d’idée). Voilà j’adore ce mélange que des événements comme ça crée.»
Les jeux en petit groupe ont aussi permis ce mélange fertile et a donné à des personnes la possibilité d’agir selon de nouvelles modalités dont il n’aurait pas imaginé être capable avant de faire ces rencontres.
«On est venu seul.e. On ne connait personne ici. Et 5min plus tard, on est dans une équipe. J’ai la soixantaine, il en ont 20, 25 tout au plus. Et alors? On lutte ensemble, on est liés, rien d’autre ne compte. Le même élan, le même combat. Cette nuit, on prendra la route, n’en déplaise aux bleus, et on redorera une petite gare, de celles qu’on aime!»
Certain.e.s ont également fait des rencontres sensoriellement riches et surprenantes avec le vivant hebergé par la sublime Vallée du Ciron 😉
«Un amateur, je crois passionné, nous a fait sentir la crotte d’une loutre en disant»ça sent le fruit de mer«, ce qui signifie qu’elle a mangé de l’écrevisse! On n’empêchera jamais les amoureux.ses de la nature de sentir les crottes de loutre.»

Matérialisation d’un potentiel viaduc de la LGV qui détruirait le Ciron
Les rencontres entre ces individualités et collectifs divers, qui sont habituellement atomisé.e.s dans un quotidien soumis aux dynamiques capitalistes aliénantes et souvent mis dos à dos par les discours médiatiques prédominants, créent des interactions et des liens précieux. De ces rencontres, naissent la solidarité et la possibilité d’agir ensemble, de ne plus se sentir isolé.e.s face au rouleau compresseur de l’Etat et des entreprises. Certaines vont fleurir immédiatement et prendre racine sur le temps long, d’autres encore resteront peut-être en dormance pour refleurir plus tard, ici ou ailleurs.
Photo de famille
Nous chérissons ces rencontres ; nous continuerons de, et invitons à, les nourrir afin de renforcer le camp de la résistance – non seulement face aux grands projets inutiles et imposés, comme les LGV, mais également face au système capitaliste étatique dont ils sont à la fois un carburant et un symptôme.

Automne 2024 : le projet des LGV du Sud-Ouest attaqué par les deux bouts !

👉 Sur le chantier des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB)

Depuis l’autorisation environnementale des travaux AFSB accordée par le Préfet de Gironde, principal promoteur du projet, en dépit des plus de 90% de voix défavorables au projet exprimées lors de l’enquête publique environnementale, les travaux s’accélèrent au sud de Bordeaux.

Les AFSB sont les premiers travaux des LGV du Sud-Ouest qui visent à faire entrer des LGV au coeur des métropoles, contrairement à la rhétorique en place par les promoteurs qui tentent de faire croire à la population que ces aménagements sont destinés à améliorer les trains du quotidien.

  • En contre-point de ces arguments fallacieux, des élu.e.s se mobilisent pour démontrer l’existence d’alternatives concrètes, pragmatiques, et moins couteuses aux lignes à grandes vitesse, pour répondre à l’objectif d’amélioration des mobilités dites « vertes » en Gironde. Ceux-ci publient donc un livret complet démontrant l’inutilité de dépenser 1 milliard d’euros pour une troisième voix au sud de Bordeaux
  • Par ailleurs, un nouveau recours juridique est engagé contre ces AFSB !  Le maire de Saint-Médard d’Eyrans a rejoint, au nom de la communauté de communes de Montesquieu, plusieurs associations anti-LGV : LGVEA, Sepanso et Trans’Cub. Ces élus et associations demandent la suspension des travaux AFSB au tribunal administratif, par un référé-suspension. Ce recours permet de demander l’arrêt des travaux en urgence, en attendant le jugement du recours en annulation déposé en 2022, portant quant à lui sur l’annulation totale du projet (par l’invalidation de la prorogation de la Déclaration d’Utilité Publique de 2015) et qui met un certain temps – étonnament long étant donné l’avancée des travaux – à statuer sur le fond. L’audience de ce référé suspension aura lieu le 3 décembre prochain. Article complet à lire ici.
  • Enfin, les collectifs membres de LGV NON MERCI et en particulier le collectif Alternative LGV Bordeaux Sud publient régulièrement des communiqués sur l’avancé du chantier et les malfaçons de ces travaux d’aménagements ferroviaires illégitimes. Celui de novembre dénonce les défrichages en cours sur le tracé en violation des protocoles de protection de la faune. Le communiqué avec les images est à consulter ici.

👉 Sur le chantier des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT)

En miroir des AFSB, les travaux avancent également du côté du Nord de Toulouse où les défrichages le long du canal du midi ont lieu et mobilisent l’opposition des habitant.e.s du territoire. De nouveaux collectifs anti-LGV naissent en Occitanie. C’est le cas de La Guinguette Vaillante, la Taskforce contre l’A69 et les LGV, la commission anti-LGV des soulèvements.31, etc.

Retour sur le fil des récents chamboulements des chantiers d’aménagements au nord de Toulouse :

  • Juin 2024 | Les Amis de la Terre Midi Pyrénées déposent un recours au tribunal administratif de Toulouse pour faire annuler l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale des AFNT. Ils déposent aussi un recours en référé suspension pour stopper la destruction programmée de 2,5 hectares de forêt, dont l’audience prévue le 12 août fut reportée deux fois, au 16 septembre 2024. Or, l’autorisation pour les coupes d’arbres débutant le 1er Septembre, la SNCF disposait d’une certaine avance pour commencer le carnage avant de connaître la réponse du tribunal.

  • Septembre 2024 | Dans la nuit du 30 août 2024, des militant-e-s du Groupe Nationale de Surveillance des Arbres occupent un bois sur la commune de Saint-Jory, sur le tracé des AFNT. Ce bois abritant une biodiversité riche et abondante est identifié comme un ancrage possible de la protection du vivant face au chantier mortifère du projet LGV. Dans l’attente du jugement, le GNSA protège cet espace des abattages.

    Le 18 septembre, le tribunal finit par rejeter la requête des Amis de la Terre.

  • Septembre-Novembre 2024 | Dès le premier jour de l’occupation, des membres de STOP LGV 47 et LGV NON MERCI s’investissent sur ce lieu de résistance. Cela permet de développer et de maintenir un réseau de soutien aux occupant-es. Les cabanes ont peu à peu fleuri dans ce triangle de forêt qui ombrage les berges du canal du midi. Quelques jours après les grands jeux de Freinage d’Urgence dans la vallée du Ciron, l’occupation de Saint Jory, plus vivante que jamais, se mue pour devenir un lieu d’accueil et de partage, ou des valeurs de solidarités et d’inclusivités vont réchauffer les marcheurs et autres badauds du quartier. 

    Ce lieu porte désormais un nom ! Choisi par les militant-e-s occupant le sol comme les arbres, la Guinguette Vaillante ouvre ses berges ! Elle rejoint aussi la coordination LGV NON MERCI et ouvre un nouveau chapitre de la lutte.

  • 9-10-11 novembre 2024 | SNCF Réseau lance l’opération coup de poing : un week-end de travaux accompagné d’une fermeture complète des lignes entre Toulouse et Montauban. La Guinguette appuyée par le collectif « Revol’vert » lance alors l’opération « coup de prussik » : 5 militant-e-s grimpent dans trois platanes et un chêne. Persévérance, Palaiko, Tempête et Claque-Son maintenant accompagnés de leurs écureuils, ne sont pas seuls face aux machines.
    La préfecture refuse alors la solidarité entre écureuil•le•s et Saint-Joryen•nes.

    Le maire de la commune lui-même ne pourra pas ravitailler les résistant-e.s avec les denrées offertes par ses administré.e.s.

    Persévérance , Palaiko et Tempête vont mourir sous les coups aveugles des machines.

    Claque-Son est toujours debout pour l’instant, mais nous devons rester vigilant-e.s car visiblement SNCF Reseau et ses sous-traitants n’ont ni peur ni remords.

    Lors de ce week-end, des liens se sont tissés à l’insu de la volonté des autorités. Habitant-es, associations locales, militant-e-s d’ici et d’ailleurs, tous-tes se sont retrouvés à la Guinguette Vaillante pour partager leurs émotions et construire la suite.
    Des poursuites judiciaires sont lancées contre des écureuil•le•s…

Il y a plusieurs façons de soutenir la Guinguette Vaillante.
👉
La première est de passer la bas pour boire un café ou discuter un peu !
👉 La seconde est de soutenir financièrement l’occupation et La Guinguette Vaillante via une cagnotte dédiée sera prochainement en ligne sur https://www.lgvnonmerci.fr/cagnotte-de-soutien/.
👉 Enfin, pour tout renseignement, vous pouvez contacter la Guinguette directement à ecluselgv@proton.me !

13 octobre 2024 | Bilan d’un weekend de mobilisation qui redonne foi aux habitant.e.s dans la lutte contre le projet

Ce weekend, l’opposition aux Lignes à Grande Vitesse du Sud-Ouest – projet vieux de 30 ans – a pris un nouveau tournant. Au delà de ce qui transparait dans les médias, les 1500 participant.e.s de Freinage d’Urgence ont su faire rayonner les multiples colorations de la coordination LGV NON MERCI au-delà des forêts de Lerm-et-Musset. Après les constructions de vigie, balades naturalistes ou l’irruption festive dans la gare de Bordeaux d’hier après-midi, le grand jeu contre la LGV s’est poursuivi en équipe pendant la nuit dans toute la région. Diverses entreprises liées au projet – bureau d’études, aménageurs, expropriateurs ont été ciblées par des tags, banderoles, vidages d’extincteurs remplis de peinture et autres petits désarmement facétieux. C’est le cas d’Artelia, Lafarge, Ineo, Iris conseil, Segat ou encore du projet Euratlantique…dans le même temps des messages d’amour pailletés ont été posées sur les petites gares des lignes du quotidien menacées par les LGV.

 
Ce dimanche matin, l’assemblée sur l’histoire et l’actualité de la lutte Anti-LGV a rassemblé sous un chapiteau plein à craquer des personnes de tous âges, collectifs engagés depuis longtemps dans la lutte ou nouveaux qui la rejoignent désormais. Après un retour sur les différentes actions menées ponctué de tonerres d’applaudissments, les prises de  paroles successives des différents collectifs anti-LGV implantés tout au long du tracé entre le pays basque, Bordeaux et Toulouse ont montré toute la richesse de la composition du mouvement. Elles ont dénoncé ensemble le coût social, financier et écologique aberrant d’un projet qui a reçu plus de 90% d’avis défavorables lors de l’enquête publique. En référence à ses attaques sur les organisateurs de la mobilisation (1), Victor Pachon, porte-parole du collectif basque CADE, a déclaré que Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine était incapable d' »écouter et d’entendre » les habitant.e.s du territoire. Mais, à l’instar de la lutte voisine contre l’A69 ou de celle cousine et massive contre la LGV Lyon Turin, la résistance prend aujourd’hui un écho national.
 
La coalition LGV NON MERCI a aussi partagé un mot de bienveillance à l’égard de toute la population de Lerm-et-Musset majoritairement opposée au projet, qui s’est retrouvée du jour au lendemain peuplée de forces de l’ordre. Et ce pour une manifestation non interdite sur cette commune (elle était interdite sur les communes autour de Bordeaux seulement) avec un campement situé sur une propriétée privée et appelé de ses voeux par le propriétaire. Cet élu et responsable associatif dit préférer avoir « des manifestants pendant trois jours dans [son] jardin, qu’une LGV pour la vie« . Il a pu préciser dans les médias que les militant.e.s étaient « efficaces, vaillant.e.s et astucieux.se.s » face au méga-projet d’Etat qu’il a passé une partie de sa vie à contrer lui-même sans pour autant devenir fataliste.
 
Plutôt que de parler des raisons de la lutte et de la multiplicité des actions menées certains médias et politiciens ont choisit de focaliser toute leur attention sur une voiture de gendarmerie piteusement enlisée dans le sable. Ce véhicule abandonné par ses propriétaires non loin de la construction de la vigie anti-lgv s’est en effet vu vidé de son contenu par des manifestant.e.s. Ceux-ci n’avaient apparemment pas apprécié le réveil nocturne de tout le campement à 4h du matin la veille pendant 40 minutes par un helicoptère avec lumières stroboscopiques et sirènes hurlantes, ni le racket devenu systématique par la police d’une somme absurde d’objets personnels dans les voitures s’approchant des manifestations. Afin de se faire un idée plus consistante de la mobilisation Anti-LGV, nous proposons ici un premier bilan du grand jeu menée ce week-end et des diverses manières de s’y rapporter.
 
Toutes ces actions sont revendiquées sur une carte de Freinage d’Urgence permettant de situer le weekend et de montrer son étendue sur trois jours, montrant que le mouvement porte un écho bien au-delà des territoires concernés par l’emprise du projet : https://umap.openstreetmap.fr/en/map/fu_1125482
 
Une vidéo VU proposant un retour sur les différents moments forts de la mobilisation et les réactions qu’elles auront suscitées sera aussi diffusée ce soir sur les réseaux sociaux de LGV Non Merci et des Soulèvements de la Terre.
 
Le pari de Freinage d’Urgence était de donner plus d’autonomie et de faire confiance à la créativité des personnes qui se mobilisent dans l’espoir de trouver de nouvelles manières d’avoir prise sur ce méga-projet d’Etat. 
 
La réussite de ce weekend tient à la manière dont les participant.e.s ont su se saisir du Grand Jeu. Les actions menées par les militant.e.s ont de quoi redonner de la joie. Elles montrent qu’il est possible d’avoir une prise et de cibler partout les acteurs du projet avant même que leurs chantiers ne dévastent le territoire :
 
Dans Bordeaux, un convoi vélo a remis la mobilité douce au centre du débat tout en visitant trois acteurs  majeurs de ce projet imposé : SYSTRA, leader mondial des infrastructures et porteurs d’autres méga-projets de LGV dans le monde ; SEGAT, cabinet en charge des expropriations et de la « négociation foncière » ; et bien sûr l’Hôtel de Région qui porte ce projet par la voix de Alain Rousset – dont la politique hors sol se cantonne au « toujours plus » et toujours plus d’incohérence ;
 
Le surgissement d’une fête dans la gare Saint-Jean en plein coeur de la métropole de Bordeaux a permis de contrer la communication indécente des promoteurs de la LGV pour qui le seul objectifs des habitant.e.s de la région usage.r.es du train serait de rejoindre Paris à vive allure ;
 
Des actions « redorer les gares » du quotidien ont également été portées par de multiples équipes pour laisser des messages positifs redonnant du sens à l’idée de liaison des territoires ;
 
Trois cortèges en forêt ont permis de construire les bases défensives d’un territoire jusque là à la merci des grands groupes. La construction d’une vigie, la découverte de la Vallée du Ciron et la visibilisation dystopique des ouvrages d’art pharaoniques prévus dans le cadre du projet des LGV donne tout son sens au rassemblement de ce weekend : « ce qui attache des êtres à un territoire, c’est l’usage qu’ils en font. Alors que nous avons marché longuement à travers les ravages d’une sylviculture intensive, mais aussi dans des chaleureuses forêts, traversées de cours d’eau, qui n’ont surement pas postulé à leur idéal de progrès. Ainsi pour nous attacher à ce territoire, et se promettre d’y revenir pour le défendre, nous avons acheminé ensemble les éléments d’une charpente de 7m de haut et déployé depuis son sommet une banderole en solidarité avec le mouvement NO TAV et les espèces vivants près du Ciron. » ;
 
Des actions ciblées (peinture, banderoles, désarmements…) ont permis de dénoncer d’autres parties prenantes du projet parfois plus invisibles mais tout autant mouillées dans ce projet :
    
  • LAFARGE, déjà ciblé par une action conjointe des collectifs membre de LGV NON MERCI en décembre dernier, est le numéro un du béton en France. Ce grand groupe profiterait du projet de LGV en ce qu’il permettrait l’approvisionnement de millions de m3 de béton nécessaires aux plus de 400 ouvrages d’art (viaducs et tunnels) en projet, sans compter les infiltrations dans les nappes phréatiques prévues pour les fondations de ces ouvrages ;
  • ARTELIA, qui participe aux études hydrauliques du projet des LGV Sud-Ouest affectant l’ensemble des bassins versants de la Région;
  • INEO (EQUANS) et IRIS CONSEIL, qui ont fait partie des partenaires majeurs de VINCI pour la réalisation de la LGV Bordeaux – Tours ;
  • SEGAT, qui permet quotidiennement l’expropriation de centaines de personnes tout au long du tracé des LGV en projet sous couvert d’une « utilité publique » décretée malgré les résultats à 94% défavorables de l’enquête publique ;
  • EURATLANTIQUE, le gigantesque projet d’aménagement consécutif à l’arrivée de la LGV Bordeaux-Paris a conduit à la gentrification des quartiers autour de la gare et poursuit aujourd’hui encore la logique de marchandisation et d’intensification du contrôle des flux en métropole.
 
Des Banderoles et autres slogans peints au dessus des ponts ont émergé de plusieurs tentatives improvisées pour déjouer le dispositif policier et montrer notre refus de se faire taire. Dans une quinzaine de communes du Sud-Ouest et d’ailleurs, sur le chemin retour des manifestant.e.s, des panneaux ont été posés pour faire résonner ce méga-projet au-delà de la Vallée du Ciron, dans l’esprit du mot d’ordre du collectif local : « LGV Ni Ici, Ni Ailleurs » 
 
 

Retrouvez toutes les ressources de l'événement et les infos sur la page dédiée :

Septembre 2024 – Autorisation environnementale des AFSB : comment le préfet Guyot va-t-il oser ?

L’enquête publique environnementale des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux s’est tenue du 15 juillet au 28 août. Des collectifs membres de la coordination LGV NON MERCI livrent une première analyse des résultats. Bien que cette enquête se soit déroulée en plein été, elle a rencontré un vif succès de participation. Les avis émis étaient massivement défavorables et couvrent tous les aspects abordés dans le dossier. Un avis préfectoral favorable serait reçu comme un énième déni du rejet massif dont le GPSO fait l’objet.

De quoi parlons-nous ? L’enquête publique environnementale des AFSB est la dernière étape légale avant le démarrage des travaux, tels que défrichage, abattage, destruction de nids dans des bâtiments, etc. Prévue initialement à partir du 23 juin, elle avait été repoussée entre le 15 juillet et le 13 août, en raison des élections législatives. Des collectifs et associations opposés au GPSO*, avec l’appui de nombreux élus, s’étaient mobilisés pour obtenir une prolongation de cette enquête jusqu’au 28 août.

La participation a été importante. Des membres de la coordination LGV NON MERCI ont récolté systématiquement les avis déposés. Au 28 août, juste avant la clôture, plus de 2500 avis avaient été déposés. Avec plusieurs centaines d’avis déposés les tous derniers jours – au retour des vacances !


Plus de 90% des avis sont défavorables. La lecture des avis révèle que moins de 100 sont favorables au projet. De qui émanent-t-ils ? des communes ou de départements convaincus que les AFSB vont permettre le développement « décarboné » des trains du quotidien et la mise en place de la ligne nouvelle LGV vers Toulouse ou bien développer l’économie locale (département des Landes, Agen, Grand Montauban, Bordeaux Métropole). Ces avis émanent également d’associations ou de groupements défendant de manière évidente leurs intérêts privés (CCI Bayonne Pays Basque, Eurosud Team, SGPSO).

Le résultat est écrasant : c’est plus de 90% d’avis défavorables*, soit aux AFSB, et/ou à la LGV Bordeaux Toulouse, et/ou au GPSO tout entier. L’opposition des citoyens et des communes péri-urbaines et rurales, notamment de Gironde, est générale. Des contributions très instructives et complètes ont été déposées par des associations et collectifs (Trans’cub, LGVEA, Amis du Barthos, Amis de la Terre, CADE, Sepanso, etc.) mais aussi par de nombreux élus (députés, conseillers départementaux, sénateurs, etc.)

L’utilité publique des AFSB est toujours au cœur du problème. L’utilité publique n’est pas l’objet de l’enquête environnementale. En revanche, pour autoriser la destruction d’espèces protégées, des raisons impératives d’intérêt public majeur doivent être établies. Par ailleurs, la séquence Eviter, Réduire, Compenser doit être respectée et la recherche sincère d’une alternative doit être démontrée. De nombreux avis défavorables à l’autorisation environnementale des AFSB remettent directement en cause ces raisons impératives et ont d’excellents arguments pour utiliser les voies existantes. Y compris pour aller de Toulouse à Paris et mettre fin à l’usage de l’avion entre ces deux villes…

L’importance des nuisances (comme le bruit très souvent cité), la destruction de la biodiversité et la compensation illusoire des impacts environnementaux font
également l’objet de nombreux avis. Les AFSB sont une réelle menace pour des zones naturelles très riches en biodiversité, sans espoir de compensation. Des villes seront coupées en deux, avec un impact majeur sur la vie quotidienne des riverains. Beaucoup de personnes, ne contestant pas la nécessaire « décarbonation » des mobilités, questionnent néanmoins la politique globale des transports que représente ce projet.

Les AFSB sont justifiés seulement parce qu’ils seraient indispensables aux LGVs vers Toulouse et Dax, et aucune preuve chiffrée n’est apportée pour démontrer qu’elles favorisent le report modal vers le rail ou la circulation des TER. Les bilans de gaz à effet de serre émis (avant et après projet) faisant partie de l’enquête, l’obstination de SNCF Réseau à ne pas actualiser ses chiffres de circulation questionne…

La lecture de tous ces avis est édifiante, et l’entêtement des porteurs du projet apparait pour ce qu’elle est : un passage en force pour construire une infrastructure
déconnectée des enjeux de mobilité et des aspirations des habitant.es du territoire. Dans ce contexte, un avis favorable à l’autorisation environnementale des AFSB sera reçu comme une provocation.

*AFSB Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux
*GPSO Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest
Précision : environ 950 avis défavorables sont issus d’une campagne lancée par l’association cyberacteurs, «fédératrice d’énergies au service de la protection de l’environnement, des droits de l’être humain et de la Paix» (lien hypertexte https://www.cyberacteurs.org/accueil/index.php). Ces avis, venant de toute la France, mais tous identiques, ne sont pas comptabilisés pour calculer les 90% d’avis défavorables.


juin - Des hirondelles occupent une ferme menacée de destruction !

Bien qu’on ne sache en réalité rien des intentions de ce petit oiseau migrateur, sa présence annonce une nouvelle étape de la bataille contre les destructions de maisons dans le cadre du GPSO (Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest).

Les 20 et 21 avril derniers, nous occupions la ferme de l’Esclopley à Cadaujac en compagnie d’une famille d’hirondelles venue y faire son nid. Mais une semaine plus tard, SCNF Réseau, propriétaire de la ferme et maître d’ouvrage, commençait les destructions, laissant devant la bâtisse un énorme amas de débris. Ces hirondelles figurent pourtant sur la liste des oiseaux protégés par l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 qui rend toute destruction, altération ou dégradation de leurs sites de reproduction formellement interdite.

Le maître d’ouvrage du GPSO, SNCF Réseau, et les instances en charge de l’avancée du projet dont le préfet Monsieur Guyot, montrent ainsi qu’ils sont prêts à passer outre les lois et la protection du vivant pour mener à terme leur projet pharaonique. C’est ce que sous-tendent également les documents du comité départemental de suivi de Gironde présentant les échéances 2024 des Aménagements Ferroviaires du Sud de Bordeaux (AFSB) et prévoyant d’ores et déjà l’autorisation environnementale pour septembre 2024 et le démarrage des travaux principaux en octobre. Les destructions ont pourtant déjà débuté puisque plusieurs bâtis ont été rasés depuis janvier 2024, notamment sur la rue du Bois du Pont de Cadaujac toute proche de cette ferme aux hirondelles, et ce malgré les alertes de collectifs citoyens mobilisés en Gironde. Ces derniers rappellent que les recours sont toujours en cours d’instruction sur ces opérations et que l’enquête publique environnementale n’a toujours pas eu lieu.

De plus, la présence de ce nid d’hirondelles découvert par chance pose la question des possibles autres habitats d’espèces protégées non inventoriés sur ces sites, pourtant déjà soumis aux ravages des pelleteuses, et donc possiblement passés sous le tapis par les démolitions menées à la hâte par SNCF Réseau. C’est notamment le cas des chiroptères qui inquiètent vivement le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) dans son avis du 26 avril dernier, portant sur la demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces animales et végétales protégées pour les AFSB. A la lecture du dossier qui lui est soumis, le CNPN relève entre autre que « pour les Chiroptères, rien n’est dit sur les prospections dans les bâtiments qui vont être détruits » et insiste plus loin en répétant que « la question de l’inventaire des chiroptères en bâtiments reste à résoudre« .

En outre, l’Autorité environnementale et le CNPN soulèvent de concert d’autres ommissions du dossier réalisé par SNCF réseau concernant certaines zones humides : « de fait, l’évaluation des incidences sur la biodiversité doit porter sur l’ensemble des milieux affectés par le projet, y compris indirectement à l’extérieur de l’emprise du projet, ce qui ne semble pas avoir été fait.« 

Le maître d’ouvrage réagit en effet visiblement dans l’urgence en balayant les enjeux naturalistes, le curage de la ferme de l’Esclopey ayant été mené une semaine en tout et pour tout après une action des opposants sur le site de la ferme. Plus précisément, le volet « biodiversité » du projet d’AFSB est jugé par l’Autorité environnementale « insuffisant », dans son avis remis le 25 avril, alors que la zone abrite 97 espèces protégées !

Bien que consultatifs, ces avis pointent en outre l’absence d’étude sur le trafic et les déplacements, et donc sur les prévision d’usage des nouvelles lignes prévues. Ces instances remettent ainsi en doute le bien fondé des AFSB. Or, peut-on réellement valider un projet à plus de 700 millions d’euros, impliquant expropriations, destructions d’habitats et d’espèces protégés, sans preuves de son utilité sociale ?

Comme pour les Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT), le CNPN a finalement rendu un avis défavorable sur la demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces végétales et animales. Au nord de Toulouse, cela n’a pas empêché le préfet de Haute-Garonne d’entériner les AFNT et de lancer officiellement les travaux. Qu’en sera-t-il alors pour le sud de Bordeaux ? Il n’est pas question d’attendre que la préfecture donne l’autorisation environnementale pour des travaux annoncés officiellement en octobre 2024, et qui de toute évidence ont déjà commencé.  Nous avons d’ores et déjà pris contact avec l’Office Français de la Biodiversité au sujet des hirondelles. Après avoir suspendu l’abattage des arbres dans la forêt de la Crémade jusqu’au 1er septembre pour protéger les mésanges bleues en pleine nidification et bloquant ainsi une partie du chantier de l’A69, peut-on espérer une première victoire des hirondelles sur les LGV du Sud-Ouest ?

4 mai - Pose de 700 panneaux anti-LGV dans les communes de GIronde et Lot-et-Garonne

AVALANCHE DE PANNEAUX ANTI-LGV
Dans la nuit du 3 au 4 mai 2024, dans les communes de Gironde et Lot-et-Garonne, 700 panneaux ont été posés dans les communes de la Région contre la taxe prélevée pour financer les LGV du Sud-Ouest !
 
 🏘️📍🧭   Tandis que le STOPLGV47 initiait l’action dans les 213 communes du Lot-et-Garonne en couvrant largement la Vallée de la Garonne, le Marmadais, l’Agenais… des collectifs de Gironde emboîtaient le pas dans le Réolais, de Bazadais, de Sauternais, jusqu’à Bordeaux !
 

🤸  Cette action concertée par les collectifs de la coordination LGV NON MERCI alerte les populations des malfaçons financières d’un projet voué à assécher les communes : désormais, les habitants et habitantes des communes assujetties à la Taxe Spéciale d’Equipement (TSE) pourront voir à l’entrée de leur bourg cette menace : “Ici on paiera la taxe LGV pendant 40 ans !”

 

💵 Cette TSE est incluse dans la taxe foncière depuis 2023, pour compléter le financement des collectivités engagées à hauteur de 40% d’un montant total inconnu, estimé dernièrement plus proche de 20 milliards d’euros que des 10 milliards annoncés à l’époque de l’enquête publique. En outre cette taxe est prévue pour 40 ans, mais la durée et le montant sont susceptibles d’être majorés en cas de surcoûts.

 

 
⚖️ Ceci est symptomatique d’une situation désastreuse où des communes s’endettent pour financer un projet qui ne leur est d’aucun intérêt, tandis que les moyens manquent de toute part pour financer le service et le réseau existant.

🚆  De fait, les collectifs défendent la modernisation des lignes existantes et l’amélioration du service des trains quotidiens, passant notamment par la réduction de leurs tarifs. 

 

  C’est en raison de cette absurdité que nombreux et nombreuses sont les personnes qui se révoltent et refusent désormais de payer cette taxe, ce que certains opposant nomment la “désobéissance fiscale”.

  LGV NON MERCI invite à multiplier ce geste d’utilité publique en parallèle des actions portées par les élus et collectifs.

 
👉 📸 La galerie photo complète des panneaux est en ligne ici : https://wim.nl.tab.digital/s/6MezRCztqyj5Lsc

 

 

Revue de presse :

21 avril – La Grande Vadrouille : mobilisation et occupation d’une ferme à Cadaujac menacée de destruction par les LGV du Sud-Ouest

Article de presse

Le samedi 20 avril 2024, une manifestation a été organisée à la gare de Cadaujac afin de montrer l’opposition des collectifs regroupés sous la bannière LGV NON MERCI au GPSO et aux lignes à grandes vitesses Bordeaux-Dax-Toulouse, et cette mobilisation s’est suivi d’une journée et d’une nuit d’occupation sur une ferme menacée de destruction par ce projet.

Après des prises de paroles de collectifs sur le parvis de la gare de Cadaujac, 300 personnes ont déambulé joyeusement dans les rues de Cadaujac jusqu’à atteindre des maisons déjà détruites par la SNCF. A cet endroit, au son des fanfares et percussions, une pinata en forme de TGV a été massacrée par une foule révoltée, déversant une pluie de billets à l’effigie d’Alain Rousset.

Par cet acte symbolique, les collectifs ont souhaite marque leur refus que 14 milliards d’euros soient alloués de force à ce projet inutile, destructeur et
anti-démocratique. La manifestation s’est terminée dans la zone humide se trouvant à Cadaujac avec une balade naturaliste.

Alors que la manifestation était déclarée close par les organisateur.ices, une centaine de manifestant.e.s a poursuivi la mobilisation, se dispersant pour ensuite se retrouver sur une ferme détenue et menacée de destruction par SNCF Réseau pour faire place aux LGV.

L’occupation de la ferme de l’Esclopey a été un succès suite à la manifestation de ce weekend contre les LGV. Un acte inédit jusqu’alors dans les mobilisations au sud de Bordeaux. LGV NON MERCI salue cette initiative et se fait donc le relai de cette action.

Dans cette ferme, propriété de SNCF Réseau, plusieurs dizaines de personnes ont pu se rassembler et faire corps. L’organisation collective et la détermination des personnes présentes ont permis la tenue d’une occupation pendant une nuit entière et une journée, malgré les pressions répétées des forces de l’ordre. Le soutien des habitant-es a été déterminant et atteste de leur opposition au projet, invisibilisées par les médias conciliants avec les promoteurs.

Afin d’ouvrir ce lieu joyeux à un plus large public, les occupant-es préparaient dimanche après-midi une discussion info-débat. Certain-es gardaient le lieu tandis que d’autres étaient parti-es inviter les habitant-es sur les marchés des deux communes alentours. Suite à l’appel à rejoindre, relayé dans les médias, de nombreuses personnes étaient attendues.

Sans doute de peur d’une installation durable, les forces de l’ordre ont alors augmenté la pression sur les occupant-es (brigade cynophile, PSIG, motards,…).

En assemblée, ces dernièr-es ont décidé de négocier une sortie collective, et sans contrôles d’identité, afin de se prémunir de toute répression ultérieure. La plupart ont pu rentrer chez elleux sans être identifié-es, mais les agent-es n’ont pas tenu parole et ont malgré tout contrôlé quelques personnes après leur sortie de la ferme. Nous sommes vigilant-es et resterons solidaires en cas de poursuites.

« Après un week-end haut en couleur, nous ressortons plus uni-es que jamais. Cette occupation a renforcé les liens entre les collectifs et les individus, a mis en action de nouvelles personnes, et a montré que d’autres modes d’action sont possibles. Nous sommes là, et nous ne nous laisserons pas faire. Nous appelons à faire fleurir des occupations tout le long du tracé pour protéger les habitations et les écosystèmes menacées par ce projet délétère. » Une occupante

Dans cette occupation festive et joyeuse, des dizaines de personnes de tout bords et tous âges se sont ainsi rassemblés. Par cet acte, les militant.e.s montrent que d’autres façons d’habiter nos territoires sont possibles et que nombreux.ses sont les habitant.e.s prêt à les défendre.

10 mars - Zone d'Activité Dominicale de Cadaujac

Dimanche 10 mars à 10h sur la commune de Cadaujac, à tout juste 14 km de Bordeaux, un rendez-vous militant et festif a été donné aux collectifs en lutte contre le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Depuis ce lieu symbolique, un quartier résidentiel qui longe la voie ferrée de l’actuelle ligne Bordeaux / Toulouse et dont certaines maisons ont déjà été détruites les dernières semaines, c’est un message d’espoir qui est donné par les collectifs membres de LGV NON MERCI :

LA LGV, c’est PAS FAIT !

Tandis que la vérité éclate sur l’inutilité des Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB) prévus pour raccorder une Ligne à Grande Vitesse (LGV) sur la commune voisine de Saint-Médard d’Eyrans, ils et elles ouvrent alors la bien nommée Zone d’Activité Dominicale !

Ateliers jardinage ou laine, barbecue et bonne humeur, les activités dominicales sont par essence des temps de rencontre, d’échange et de détente… Et il y en a besoin au regard de ce qu’imposerait un projet ferroviaire obsolète, vieux de plus de 30 ans, en complet décalage avec les enjeux actuels de mobilité et de sobriété du territoire.

Le nouveau ministre délégué aux transports, Patrice Vergriete, se pose d’ailleurs aussi des questions le 28 février dernier sur France Inter : « Concrètement, est-ce qu’on privilégie le développement des TGV où est qu’on privilégie le développement des villes moyennes et des petites villes ?« *.

Le GPSO, c’est en effet un budget estimé à 14 Milliards avant le début de la guerre en Ukraine, dont l’actualisation se fait attendre tandis que le coût des matériaux et des énergies s’envolent. C’est aussi 1 Milliard estimé pour les AFSB, comme ici à Cadaujac avec une troisième et une quatrième voie en projet en pleine zone habitée… 1 Milliard entre autre pour détruire et refaire à zéro les gares de Bègles, Villenave d’Ornon, Saint-Médard d’Eyrans et Cadaujac. Quel gâchis !

Pourtant après étude des graphiques de circulation présentés par SNCF Réseau, l’association Transcub, reconnue d’utilité publique par les collectifs, a démontré la totale inutilité de ces travaux et propose une alternative : ils révélent notamment que les lignes existantes peuvent absorber l’augmentation du trafic prévu à l’enquête publique. Le pôle parlementaire des élu.es de la Gironde, de toutes étiquettes politiques, sénateurs.trices, députés et maires ont ainsi demandé un moratoire immédiat sur ces aménagements.

Contre les LGV du Sud-Ouest : nous réaffirmons haut et fort notre opposition à ce chantier écocide, inutile et ruineux

L’occasion de rappeler que notre légitimité dans ce combat, le GPSO ayant été refusé massivement par les populations et les commissaires enquêteurs désignés par l’État lors de l’enquête publique en 2014. Des recours concernant la prolongation de l’Utilité Publique et le plan de financement sont en ce moment à l’étude par le tribunal administratif.

Rappelons aussi que ce chantier n’a rien de vert. Il n’est pas écologique de détruire 4800 hectares de champs, de forêts, de zones humides et de réserves de biodiversité. Il n’est pas écologique de réaliser un chantier qui libère des millions de tonnes de CO2, un chantier qui nécessite des quantités de matériaux tels qu’il faut pour assurer son approvisionnement ouvrir ou étendre des carrières dans le Sud-Ouest, ce que montrent récemment les scenarii d’approvisionnement publiés par la DREAL dans le cadre du Schéma Régional des Carrières de Nouvelle-Aquitaine. Sans compter la consommation d’énergie supplémentaire que suppose le passage de trains à 320km/h : des besoins pharaoniques en temps de sobriété !

Dans le même temps, chaque jour, sur les ligne à Langon, La Réole, Marmande ou Agen, les usagers.ères des transports en TER galèrent avec des trains annulés ou retardés : imaginons 10 ans de travaux en zone urbaine et périurbaine avec les aléas que cela cause ! Ce n’est pas avec ce genre de projets que les girondin.es vont pouvoir lâcher leur voiture pour aller au travail. La rocade bordelaise et tous les axes secondaires ne sont pas prêts de se désengorger…

A l’heure où il manque de l’argent dans le milieu hospitalier, dans l’éducation, que les collectivités cherchent des économies pour payer leurs factures, que le monde agricole est en détresse, comment expliquer une dépense de 166 millions par minute gagnée sur des trajets exceptionnels en TGV ?

Nous encourageons l’ensemble des citoyens à rejoindre les collectifs locaux contre le GPSO pour s’opposer sur le terrain et créer leur Zone d’Activité Dominicale. Il n’est pas trop tard pour agir et pour revenir à la raison, c’est même le contraire, c’est le bon moment !

C’est bientôt le printemps, semons les graines sur les territoires, LES LGV, C’EST PAS FAIT !

16 février - Réunion d'information publique et mobilisation à La Réole

👉 LGV Desrailha publie un communiqué de presse suite à l’événement du 16 février dernier à La Réole : à lire en ligne ou télécharger en pdf

👉 Le journal Sud-Ouest salue « un réquisitoire implacable contre le projet mortifère » du GPSO

👉 L’événement est à revivre en vidéo avec toutes les interventions, dont celle du président du conseil départemental de Gironde Jean-Luc Gleyze :

  • partie 1 : Mobilisation et prises de parole à la gare de La Réole et déambulation piétonne 
  • partie 2 : Réunion publique d’information sur les vrais enjeux du GPSO avec les collectifs invités
 

👉 Retrouvez enfin le support de présentation de Patrick Viccari qui explicite les enjeux financiers et économiques du GPSO.

BONUS :  Les Garonnais Liquidés, présents à La Réole, apparaissent aux côtés de l’association Adryades dans le JT de France 3 pour exposer les enjeux du projet sur les paysages et les écosystèmes.

16 janvier - Blocage du chantier des premiers travaux des LGV du Sud-Ouest

Stop au Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest :
blocage des AFSB et demande de moratoire

L’opposition au Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest s’affirme sur le terrain : des opposants bloquent symboliquement le chantier en cours à St-Médard d’Eyrans près de Bordeaux.

Mardi 16 janvier, des opposants au Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) ont organisé un blocage symbolique du chantier préparatoire aux Aménagements Ferroviaires du Sud de Bordeaux (AFSB) à St-Médard d’Eyrans, commune où devrait se raccorder la nouvelle LGV Bordeaux-Toulouse. Leur but est de questionner le commencement des travaux, alors que le projet est contesté démocratiquement dans son ensemble depuis des années, que son financement est mis en cause juridiquement et que de nombreuses alertes ont été successivement lancées sur ses conséquences environnementales.

 

Dès 7 heures ce mardi matin, une cinquantaine d’opposants au Grand Projet du Sud-Ouest, membres de collectifs girondins et lot-et-garonnais et membres de l’inter-collectif LGVNONMERCI, se sont rassemblés devant la gare de St-Médard d’Eyrans. Ils ont commencé par distribuer des tracts aux voyageurs et aux automobilistes subissant les déviations du chantier dans le but de les informer sur le projet et sur les travaux à venir. Les militants se sont ensuite dirigés pacifiquement vers le chantier en cours. Ils ont partagé café et viennoiseries avec les ouvriers présents sur place, et leur ont fait part de leurs arguments, le but étant de stopper symboliquement le déroulement du chantier. A 15h cet après-midi le blocage est toujours en cours, et le maire de Saint-Médard d’Eyrans vient de rejoindre les opposants.

 

Par ces différentes actions, les opposants au GPSO entendaient ainsi poursuivre leur travail d’information sur le GPSO en direction de la population. Ils souhaitaient également alerter sur la question de la légitimité du commencement des travaux étant donné que l’enquête publique environnementale sur les AFSB n’a pas été menée : celle-ci ne doit pas avoir lieu avant le printemps prochain. Le début des travaux est d’autant plus contestable que des recours sont toujours en cours contre le projet. L’un des recours concerne la prolongation de la déclaration d’utilité publique. Deux autres recours concernent le financement du projet.

Cette action des collectifs fait suite à l’enquête entreprise fin 2023 par des élus opposés au GPSO, qui se sont en effet réunis avec le porteur du projet – SNCF Réseau – afin d’examiner en détail la justification des AFSB. SNCF Réseau n’a pas été en mesure de justifier les chiffres de voyageurs projetés sur la ligne de TER – chiffres avancés pour justifier leur construction. Plus que jamais, les AFSB apparaissent pour ce qu’ils sont : un cheval de Troie des LGV du Sud-Ouest. Ils sont « vendus » par leurs promoteurs comme nécessaires au RER métropolitain, mais les enquêtes approfondies démontrent qu’ils sont inutiles, ruineux pour les finances publiques et désastreux pour l’environnement des communes traversées. Actant que les AFSB ne peuvent être justifiés, huit parlementaires girondins de toutes étiquettes politiques – 5 sénateurs sur 6 en Gironde (Nathalie Delattre, Hervé Gille, Laurence Harribey, Florence Lassarade, Monique de Marco), et 3 députés sur 12 (Sophie Mette, Loïc Prudhomme, Nicolas Thierry), ainsi que deux maires de Gironde, Christian Tamarelle pour Saint-Médard d’Eyrans et Jacqueline Lartigue pour Bernos-Beaulac, ont demandé un moratoire sur le GPSO, notamment pour s’opposer au financement du GPSO et des AFSB par Bordeaux Métropole. Ce moratoire vient s’ajouter à l’avis précédemment émis en 2023 par les maires de Bordeaux, de Bayonne et d’Irun qui sont favorables à la rénovation des lignes existantes qui sont non modernisées, non mises aux normes et non saturées. Plus de 500 elus soutiennent cette idée de rénovation des voies existantes.

Alors que des élus contestent l’utilité publique des AFSB, alors que les usagers des TER et Intercités voient tous les jours leurs conditions de transport se dégrader, alors que la décarbonation des transports des habitants des territoires ruraux de la Vallée de la Garonne et d’ailleurs, désertés par les services publics, se pose : pourquoi se précipiter à entreprendre ces jours-ci les premier travaux d’un projet vieux de 30 ans qui ne répond pas aux besoins de la majorité des voyageurs ? Les collectifs opposés au GPSO font le constat d’un passage en force des porteurs du projet et considèrent 2024 comme une année décisive : celle d’un vrai débat sur les transports ou bien celle d’une nouvelle accélération anti-démocratique de grands projets d’infrastructure dont la France n’a nul besoin.

Dans le cadre d’une approche démocratique active, les opposants au projet demandent un moratoire global sur le projet. Ils demandent, entre autres :

  • l’arrêt des travaux

  • l’étude comparative de la solution « gare origine-terminus à Beautiran » et de la mise en place du système IPCS (banalisation signalisation) sur le tronçon Bordeaux-Beautiran à la place des AFSB

  • un débat démocratique sur les différentes options de transport entre Bordeaux et l’Espagne et entre Paris et Toulouse, en incluant la réfection de la ligne POLT dans la réflexion

  • une réactualisation des budgets des différentes solutions

  • une réactualisation du bilan carbone des différentes options au vu de la législation actuelle avec prise en compte du SCOPE 3

Les collectifs engagés contre le GPSO continueront leur travail d’information et de mobilisation contre le projet lors de deux réunions à venir : le 19 janvier prochain à Toulouse et le 16 février à La Réole. Plus d’informations concernant ces prochaines dates sur lgvnonmerci.fr.

2023

9-10-11/12/23 - Une dizaine d’opérations anti-LGV dans le Sud-Ouest en réponse l’appel des Soulèvements de la Terre contre Lafarge

Dans le cadre de l’appel à actions contre Lafarge, le béton et son monde du 9 au 12 décembre 2023, une dizaine de mobilisations se font échos en Nouvelle-Aquitaine pour clamer d’un seul bloc un non catégorique à la grande vitesse, depuis les carrières et les centrales à béton qui serviraient à approvisionner le plus grand chantier du territoire, celui du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), qui prévoit la construction des Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse/Dax. Les collectifs solidaires partagent ce weekend une carte interactive pour visibiliser leurs actions conjointes.

Lafarge, le monde du béton et toute la filière du BTP se frottent les mains à l’idée d’un projet pharaonique dont les besoins estimés en matériaux cumulent un volume équivalent à 21 pyramides de Khéops (54 millions de m3). Les conséquences des enjeux d’approvisionnement du chantier du GPSO pour ne citer que ceux-là sont alarmantes :

  1. En raison des besoins colossaux en matériaux notamment pour alimenter les remblais, de nombreuses carrières, gravières, sablières tourneraient à plein régime dans le Sud-Ouest et ailleurs (l’approvisionnement par camions doit d’ailleurs générer un trafic supplémentaire sur les routes de 15% pendant 5 à 10 ans, d’après l’enquête publique) ;

  2. Les ressources des sites déjà ouverts étant insuffisantes, sont prévues des extensions et l’ouverture de nouvelles carrières qui ne seraient pas neutres sur le bilan foncier du projet ;

  3. Chaque ouvrage d’art (viaducs, tunnels, …) suppose plusieurs milliers de tonnes de béton et d’acier de structure. Mais il y a aussi le béton que l’on ne voit pas : celui qui est infiltré directement dans les nappes aquifères vulnérables pour constituer les fondations de ces quelques 454 ouvrages en projet. Certains seraient long de un à deux kilomètres ;

  4. Le chantier suppose en outre l' »occupation temporaire” de zones supplémentaires pendant toute la durée des travaux. Ces terres autour du tracé seraient décapées et traitées à la chaux pour l’accès des engins, l’installation des bases travaux, et la création d’usines temporaires Lafarge, Vinci, et compagnie. Ces dégâts supplémentaires contredisent les propos des élus comme Alain Rousset (président de la Région Nouvelle-Aquitaine) qui affirme que les impacts du GPSO se limiteraient au seul tracé des voies ;

  5. Du béton bonus serait enfin coulé pour les ZAC autour des gares comme celle de 600 hectares à Montauban : combien d’autres ‘à-côté’ des LGV faut-il dénoncer, destructions induites qui n’existeraient pas sans elles ?

Tous ces éléments gonflent le bilan des destructions occasionnées par le projet, dévastant 4800 hectares de terres et des écosystèmes fragiles comme celui de la Vallée du Ciron pourtant unique au monde. C’est le prix à payer pour que la grande vitesse s’affranchisse des reliefs du territoire.

Tout cela pour quoi ?

Pour permettre un gain de vitesse à quelques métropolitains aisés qui traverseraient ainsi les territoires toujours plus vite sans rien y voir – seuls 6% des usagers du train empruntent les LGV (d’après les données statistiques de l’Autorité de Régulation des Transports publiés en 2023). Contrairement à ce qu’avancent les promoteurs, ce projet ne répond donc pas à un besoin de mobilité : personne n’a besoin d’aller plus vite dans un monde déjà accéléré au-delà de l’entendable. Un tel mépris attise une indignation qui, progressivement, tisse des liens durables et déterminés dans le Sud-Ouest : un mouvement global anti-LGV, solidaire des autres luttes contre les grands projets inutiles, est né.

Depuis ce mouvement, nous clamons que lalternative aux LGV n’est pas une course la vitesse sur les lignes existantes : elle est dans le lien immatériel et millennaire entre les territoires et ce qui les peuple. C’est pourquoi, du 9 au 12 décembre, nous avons arboré un slogan commun – « Béton, Carrières : LGV mortifères ! » lors de différentes actions :

  • A Saint-Michel-de-Rieufret puis à Porchères, les collectifs de Gironde se sont retrouvés sur le terrain à l’appel de LGV NINA (Ni Ici Ni Ailleurs), malgré la pluie qui ne s’arrête plus dans le département et le regard vigilant des gendarmes. Habillés pour la circonstance, portant les pancartes désormais incontournables en Sud-Gironde, des liens précieux étaient noués avec les habitants des communes balafrées par les gigantesques carrières sur lesquelles il y aura encore tant à dire ;

  • Sur la métropole de Bordeaux, à Lormont, Bordeaux Se Soulève, Attac, ANV COP 21 et Extinction Rebellion ont organisé une mobilisation forte en couleurs. Beaucoup d’autres collectifs ont répondu à l’appel, avec parmi les signataires LGV NINA, StopLGV47, Collectifs Bordeaux Centre, AG des luttes, Collectif Bassens, … Cette composition bigarrée s’est heurtée à des forces de l’ordre en surnombre (tout de même 6 camions de police mobilisés), estimant sans doute que les prises de paroles incendiaires mettaient en péril les granulats Lafarge. Ce ratio révélateur montre combien l’État protège le profit. Cela n’a pas empêché Bordeaux de faire échos aux collectifs vent debout ailleurs sur le territoire ;

  • Dans le Lot-et-Garonne, le comité local des Soulèvements de la Terre a organisé un rassemblement sur la carrière de Montpouillan près de Marmande, avec la coalition StopLGV47 rassemblant plus d’une dizaine de collectifs, certains depuis 15 ans dans la lutte comme TGV en Albret, et d’autres là-aussi issus de mouvements plus récents comme les Gilets Jaunes de Samazan et LGV NINA qui montre à quel point nos territoires n’ont nulle peine à se connecter (sans LGV). Là-aussi, forte présence de gendarmes hors et dans le site, désoeuvrés, ne sachant pas quoi faire, certains auraient hésité à porter nos pancartes ;

  • Enfin, à Blanquefort, Cabanac, Villenave-d’Ornon, Libourne, quantité d’autres sites Lafarge ont été marqués de slogans, fermés par des chaînes ou bloqués par des mousses expansives ou de la soudure à froid. Un communiqué reçu par mail affirme la solidarité de ces actions avec les luttes contre Euratlantique et le projet de LGV Bordeaux-Toulouse-Dax, évoquant la métropolisation sous-jacente : “le béton sert à modeler l’environnement urbain pour répondre aux délires de contrôle du pouvoir : fluidifier les flux, aseptiser les villes, gouverner les corps et discipliner les esprits”.

Ensemble, nous nous opposons à ce projet anachronique, inutile et anti-démocratique qui viderait les territoires de leurs incommensurables richesses pour mieux remplir les poches des actionnaires du BTP.

Toutes les photos sur la carte interactive et le site lgvnonmerci.fr.

Contact presse : contact@lgvnonmerci.fr

Autres liens :

16/11/23 - Action des étudiants de Science-Po à l'occasion de la venue de Alain Rousset aux Tribunes de la presse

Le 16 novembre se tenait à Sciences Po Bordeaux un entretien avec Alain Rousset dans le cadre des Tribunes de la Presse : il était interrogé par les étudiants sur le GPSO, projet des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax estimé à 14 milliards d’euros. En moins de vingt minutes, Alain Rousset a énoncé 11 affirmations fausses ou inexactes. Rétablissons les faits…

***
Qu’un élu tienne des propos inexacts pour défendre un grand projet, c’est quelque chose d’assez courant. Ce qui l’est moins, c’est que des étudiants en sciences politiques présents dans la salle réagissent immédiatement face à lui en présentant des pancartes de « LGV » barré à gros traits rouges. Leur objectif ? Un droit de réponse aux propos tenus par M. Rousset.
Mais dans le cadre de cette série de rencontres affichant pourtant au programme « La quête du Vrai – Journaliste, acteur ou témoin ?« , pas une question de la salle ne fut admise. Et dès le lendemain, le journal Sud-Ouest reprenait l’entretien en avalidant les propos d’Alain Rousset sans vérification, colportant ainsi des mensonges d’une portée dramatique étant donné les enjeux du projet. Avec un démarrage des travaux prévu dans l’année, et l’enquête publique environnementale en cours du côté de Toulouse, il semble urgent de rétablir la vérité.
Nous avons donc repris l’entretien et détouré 11 affirmations fausses ou inexactes énoncées par Monsieur Rousset durant ses 16 minutes de roue-libre face aux étudiants de Science Po

👉 L’article du blog mediapart

 

👉 La vidéo de l’action (petite partie de cette journée capturée) : prises de parole des collectifs pour accueillir Rousset

👉 L’envers du décor : l’interpellation des opposants pendant le grand oral mensonger de Rousset

👉 Le communiqué de presse des étudiants de Science-Po

 

22-24/9/23 - SARABANDE de Gironde

Du 22 au 24 septembre 2023, les collectifs opposés au GPSO allaient leurs forces et appellaient à sonner l’alerte sur ce qui est, de fait, l’un des plus gros projets d’infrastructures de France.

 

Retrouvez toutes les photos et détails de l’événement sur le fil telegram dédié à ce weekend, via ce lien : t.me/sarabande_gironde

Les objectifs
L’événement s’est déroulé sur trois jours avec deux objectifs principaux :
  1. Visibiliser le projet et ses enjeux destructeurs, ses aberrations, ses incohérences politiques ;
  2. Faire du lien entre territoires en lutte et venir sur les lieux précieux impactés tels que la Vallée du Ciron

 

Le programme

 
APERCU // Récap’ du vendredi publié sur le fil telegram de l’événement :

Les militant.e.s de Bordeaux se lèvent tous pour sonner l’alerte sur ce grand projet inutile, ils et elles étaient une cinquantaine a partir de Bordeaux et à rejoindre ensuite à vélo – pour les plus courageux.ses – Beautiran où les attendaient les collectifs de Gironde associés !

> 🤩 Nombreux sont les collectifs mobilisés jusqu’au bout de la nuit – précisément jusqu’au bivouac assuré par la mairie de Saint-Médard d’Eyrans !!

> 🧨 En l’espace de 2h30, ANVCop21 fait une action a Gare Saint-Jean, un stand est en place sur la Victoire, les vélos parcourent 30km avec Extinction Rebellion Bordeaux qui encadre le convoi et en assure la securité et l’animation au micro. La fanfare joue tout du long (même pendant le déplacement des vélos, tractés en remorque!), Slowfest accompagne de sa sono solaire mobile, et les Scientifiques en Rebellion, les collectifs Euratlantide et Amédée, l’Abecopol prennent la parole au fur et à mesure de l’événement avec des élus également opposés au projet du GPSO !

> 🐢🎉🚴 Slogans et banderoles foisonnent sur tous supports (totebags, drapeaux, tshirts, voiture balai, pancartes-vélo, …

> 🐲 En parallèle le collectif de Saint-Médard sonne l’alerte au niveau des communes situées sur les aménagements ferroviaire au sud de Bordeaux, porte d’entrée des LGV au coeur de la métropole et tout autant décriés !

> 🍻 Tout le monde se retrouve le soir avec des sourires sur toutes les lèvres et des repas chauds de la cantine solidaire (teeellement bons !) qui réconfortent les cyclistes fatigués mais plein d’énergie pour la suite !

3/7/23 - Action du collectif Cistude en Lutte

Partage du communiqué post-action

Dimanche soir, notre collectif Cistude en Lutte a interrompu le trafic ferroviaire entre Toulouse et Bordeaux. En déployant une banderole au travers de la voie, nous avons voulu représenter la violence du GPSO (grand projet du sud ouest) : projet inutile et imposé aggravant la destruction des écosystèmes. Aujourd’hui, nous disons : ça suffit !
 
Ça suffit ! Le passage en force de l’État et de la région face à l’opposition de la population locale qui depuis des décennies protestent contre le projet. Les terres agricoles doivent être sanctuarisées et non pas détruites au profit de quelques grandes entreprises du BTP avides de profits. La Mafia régionale commandée par un vieillard sénile doit cesser et nos élu.es locaux retrouver leur pourvoir d’action sans craindre du chantage aux subventions !
 
Ça suffit ! Le GreenWashing et l’hypocrisie autour de cette LGV climaticide. Alors que le projet loue les vertus d’un mode de transport certes, peu émetteur, il oublie le coût environnemental astronomique lié à l’artificialisation de près de 5000 ha. Les 4.5 millions de tonnes de CO2eq émises par le projet correspondent à elles seules à la totalité du budget carbone d’équilibre du secteur des transports à atteindre d’ici 2050 (SNBC). « Oui mais ça va permettre un report modal » ! Quelle mauvaise foi ! C’est exactement comme dire « on va détruire un peu moins notre avenir » : la honte ! L’urgence appelle non pas à gratter quelques maigres pourcents d’émissions mais bien à viser une réelle réduction, incompatible avec une LGV !
 
Ça suffit ! L’argument de la vitesse qui ne profite qu’à une minorité, alors que la majorité subit les fermetures successives des petites lignes, autrefois colonne vertébrale des territoires. La France rurale est condamnée à la voiture pour ses déplacements essentiels pendant que les ultra-mobiles verdissent leur conscience. C’est de ce report modal qu’il faut s’inquiéter parce qu’il concerne les déplacements du quotidien.
 
Ça suffit ! La mise en compétition des territoires, dans laquelle seules les grandes villes sortent gagnantes. La métropolisation conduit à un archipel de méga-villes autour desquelles se noient toutes les autres communes. Et pourtant ce sont dans ces territoires que se feront nos lendemains, là où nous prenons soin des communs qui nous sont si chers.
 
Des chantiers préliminaires pourraient bientôt commencer et ouvrir la voie à 15 ans de travaux : empêchons-les dès maintenant !
 
Les quelques voyageur·ses arrêté.es une heure ne sont pas notre cible mais comme nous : des dommages collatéraux. Espérons que cette pause leur a permis de profiter du paysage encore préservé d’une LGV de trop.
 

22/6/23 - Rassemblement devant le conseil d'agglomération d'Agen

Les militant.e.s du collectif STOP LGV 47 se sont mobilisé.e.s à travers la diffusion d’un nouveau tract « Le Chèque en blanc », quelques jours avant un nouveau conseil de l’Agglomération d’Agen, qui regroupe 44 communes (principalement rurales).

Partage du communiqué relayé sur la page Facebook  du collectif :

#AggloDAgen Fin de soirée avec un nouveau goût amer de « maux à la démocratie ».
Présent.e.s dès 17h30, nous avons dû attendre 22h30 pour commencer à parler de la délibération Nr8.
L’ordre de la séance ayant été chamboulé, probablement en raison de notre présence = 80 citoyen.ne.s. MERCI MILITANT à toutes & tous.
Nos élu.e.s sous la houlette du Baron Jean Dionis du Séjour, ont donc préféré passer 1h15 sur la délibération de la subvention à un nouveau stade de rugby à Layrac (200 000€ sur 2 ans) plutôt que de prendre sérieusement le sujet de la LGV, nous avons eu droit à une parodie de débats contradictoires, Maryse Combres & Jean-Jacques Mirande, malgré des interventions claires et argumentées, n’ont pas rencontrer d’élu.e.s sérieux voulant échanger sur ce sujet à un peu moins de 20 millions sur 40 ans… Et bien-entendu un désastre environnemental à venir… Alors OUI, 54 élu.e.s pour ; 15 contre ; 13 abstentionnistes… OUI, ça nous agace ; OUI : ON RESTE DEBOUTS .
NON, la LGV n’est pas commencée ; contrairement aux dires du président de l’Agglo, certainement ragaillardi par les « cacahuètes » lancées par Bruxelles, le chantier n’a pas encore débuté. Votre ZONE DE NON DROIT, mesdames, messieurs favorables aux tracés GPSO, celle là même sera effacée par des ZONES A DEFENDRE avec nos camarades des deux régions touchées. Nous le savons, NOUS LE FERONS. Nos écrits à la craie, effacés avant la fin du conseil, à renfort d’un camion-Karcher… ressurgiront, encore et encore.

 

Liens :
Page Facebook StopLGV47
Article Le Petit Bleu d’Agen

3/6/23 - Rassemblement inter-departements à Saint-Medard-d'Eyrans

Mobilisation massive contres les lignes a grande vitesse et les amenagements ferroviaires au sud de Bordeaux !

Une journée organisée par :

  • Association LGVEA (Landes Graves Viticulture Environnement en Arruan)
  • Collectif LGV-NiNA (Ni Ici Ni Ailleurs, collectif citoyen de Vallée du Ciron et d’ailleurs)
  • Collectif STOP-LGV Bordeaux Métropole / Pour les transports du quotidien.

C’est à Saint-Médard d’Eyrans que les travaux devraient commencer avec les AFSB (Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux), c’est donc là qu’il faut se mobiliser, depuis la Gironde, le Lot-et-Garonne, les Landes, les Pyrénées Atlantiques… C’est toute la Région Nouvelle-Aquitaine qui doit s’opposer fermement et dès maintenant, à l’heure des premiers sondages, à ce projet de LGV parmi les plus destructeurs de la décennie !

Organisons-nous pour nous mobiliser : associations, collectifs, citoyen.ne.s, élu.e.s, solidaires les uns des autres et tous déterminés.

Grand Projet Inutile et Imposé, le GPSO serait en effet le plus gros chantier BTP des 10 prochaines années en France, peut-être juste derrière le tunnel Lyon-Turin (NO TAV) dont les enjeux sont (étonnamment ?) connexes ! Après des décennies de lutte, et suite à la relance du projet en 2021, l’opposition est de plus en plus vive : il est temps de se réunir une première fois en 2023, pour le montrer.

Ce projet de Lignes à Grande Vitesse, imaginé il y a plus de 30 ans, ne répond en rien aux besoins et aux enjeux actuels : transport du quotidien, sobriété énergétique, préservation des sols en cours d’artificialisation galopante, maintien des forêts et des zones humides… aucun plan « Biodiversité », « Climat et résilience », ou « Stratégie Bas Carbone » ne saurait en compenser les effets ! Une hypocrisie certes pas nouvelle, mais tout même intolérable de la part du gouvernement et des grands groupes : nous ne laisserons pas passer ces incohérences.

Financièrement, c’est également d’une ineptie rare : quelle entreprise investirait dans des projets déficitaires, qui plus est en temps de crises ? La Cour des Comptes juge le modèle « grande vitesse » dépassé depuis 2014, mais on a inventé en 2023 de nouvelles taxes pour les collectivités locales et les contribuables afin le développer de plus belle ! Que reste-t-il du bon sens ?

Balade à 10h de la Place Loi 1901 de Saint-Médard d’Eyrans :
Des intervenants renseigneront tant sur les aspects techniques du chantier que sur la biodiversité des milieux traversés (4 km). Le tracé prévu des AFSB sera suivi jusqu’au centre-ville, suceptible d’être scindé entre un Saint Médard EST et un Saint Médard OUEST ! La balade se poursuivra le long du tracé de la LGV dans la zone NATURA 2000 et le bocage humide du ruisseau du Saucats, menacés par la construction d’un viaduc de 400 mètres de long, parmi les 18 viaducs en projet jusqu’à Bernos-Beaulac, en passant par le Gat-Mort et toute la Vallée du Ciron.

3/6/23 - Pose d'une banderole citoyen.es

3/6/23 - Pose d'une banderole par des citoyen.es devant le Château Méjean, situé sur le tracé de la LGV et racheté par la SNCF. Initiative prise à l'occasion du rassemblement à St Médard d'Eyrans. Cette rencontre signe le début de la fin de ce projet destructeur.

 

20/3/23 - Bizi! perturbe la venue d’Alain Rousset, Iñigo Urkullu, et Maria Chivite à Saint Jean Pied de Port

Ce lundi 20 mars, à 17h30, 12 activistes de Bizi! ont perturbé la venue d’Alain Rousset, Iñigo Urkullu, et Maria Chivite, qui se retrouvaient à Saint Jean Pied de Port pour l’assemblée générale de l’Eurorégion. Les activistes considèrent que la tenue de cette réunion à Saint Jean Pied de Port est une véritable provocation, la société civile du Pays Basque Nord et la CAPB ayant à maintes reprises exprimé leur opposition au projet de LGV GPSO, que ces élus défendent ardemment. Alors que plus de 500 élus ont déjà signé l’appel d’Irun pour une modernisation des voies existantes, l’association demande l’abandon de ce projet insensé et le respect de la volonté des habitants du Pays Basque Nord.

Ce lundi 20 mars, 12 activistes de l’association Bizi! se sont rendus à l’Assemblée Générale de l’Eurorégion réunissant Alain Rousset, Iñigo Urkullu, et Maria Chivite, et l’ont perturbée à coups de slogans, de prises de parole, et de sirène. Déployant des banderoles avec des messages comme “Urkullu, Rousset, respectez Iparralde : Ne nous imposez pas la LGV !” ou “Climat : LGV toujours plus vite dans le mur !”, les militants ont réitéré leur opposition à un projet controversé aux coûts économiques, environnementaux et sociaux exorbitants.

Depuis le rendu du dernier du rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) qui  préconise de reporter au-delà de 2038 le chantier de la ligne LGV Bordeaux-Dax, et qui pourrait être suivi par le gouvernement Borne selon plusieurs sources, les partisans de la LGV comme Alain Rousset et Iñigo Urkullu ont des sueurs froides, et tentent tout ce qu’ils peuvent pour maintenir leur projet, malgré l’opposition.

Emma Tosini, porte-parole de Bizi!, dénonce cette provocation : “Venir ici, à Saint Jean Pied de Port, capitale de la Basse Navarre, pour organiser cette assemblée générale, c’est provoquer les habitants et les élus de ce territoire qui ont déjà plusieurs fois exprimé leur opposition à ce projet, tout en proposant une alternative plus crédible avec la rénovation des voies existantes. Venir ici pour organiser cette assemblée générale, dans le contexte de crise démocratique qui vient de s’enclencher dans l’Hexagone, c’est nier le peuple et c’est irresponsable !”. 

L’association Bizi! pointe l’obstination de ces grands décideurs qui, selon Antton Harignordoquy, porte-parole de Bizi, souhaitent “imposer ce projet absurde au Pays Basque Nord, alors qu’il est inutile, anti-écologique, dangereux financièrement et socialement. Dans un contexte où il est de plus en plus difficile pour la population locale de se loger dans le pays où elle travaille et où elle vit, le développement d’une LGV ne ferait qu’amplifier de façon exponentielle les difficultés actuelles.”

Le jour-même de la sortie de la synthèse du 6ème rapport du GIEC, Bizi! insiste, dans la lignée des scientifiques, sur la nécessité de mettre en place des solutions concrètes et efficaces face au défi climatique, qui sont à notre portée, comme la rénovation des lignes actuelles et le renforcement du maillage de transports de proximité sur le territoire, et non des fausses solutions à l’efficacité douteuse, comme les LGV.

Pour le droit de se loger et de vivre au pays, et contre tous les projets qui le mettent en péril, l’association Bizi! appelle à participer massivement à la grande manifestation logement  du samedi 1er avril. Rendez-vous est donné à 15h00 devant la sous-préfecture de Bayonne !

27/2/23 - Infiltration du Conseil Régional par Extinction Rebellion

Partage du communiqué post-action

🚨🚝 L’inutilité du projet LGV à l’ordre du jour, en soutien aux collectifs de lutte locale.

Hier, à l’occasion d’une séance plénière du conseil régional de Nouvelle Aquitaine, des militant.es @extinctionrebellion_bordeaux et @xr_toulouse se sont infiltré.es afin de montrer que non, il ne serait pas si facile d’ignorer l’intérêt général.
Accompagné.es de banderoles sous ces mots « Nous sommes Extinction Rébellion, nous sommes pas ici pour dégrader, nous sommes là pour discuter».

POURQUOI INFILTRER LA SALLE D’ASSEMBLÉE EN PLÉNIÈRE ⁉️

Parce qu’une majorité des élu.es, celle qui vote en faveur du projet, s’obstine à perpétuer une idée du développement par la croissance et restent dans le déni de l’emballement climatique en cours. La démocratie représentative n’étant visiblement plus effective, le débat politique étant offert en visionnage sur un grand écran dans le hall d’un hôtel de région, pour des citoyen.es apparemment spectateur.ices, franchir les portes semblait l’ultime recours pour poser les questions qui fâchent.

« Plus vite, plus cher, à quoi ça sert ? »

✊♨️ La plupart des militant.es participant à cette action résident à Bordeaux ou dans son agglomération. L’acte de ces citadins et citadines est une réponse directe à l’attaque de Mme Delga, qualifiant les Bordelais.es opposés au projet d’ « égoïstes métropolitains ».
Ces derniers ne sont probablement pas tant égoïstes que conscients d’un mode de vie qui a ses limites, et d’un privilège qui a ses revers : Bénéficier d’une proximité spatiale et temporelle avec d’autres métropoles, mais au prix d’une inflation immobilière, de taxes, d’un risque d’expropriation, et d’une injonction à la connexion, à la vitesse ; aux aliénantes normes de la métropole.

✊ NOUS SOMMES SOLIDAIRES, aussi, envers les habitants des zones rurales touchées, et les collectifs organisant l’opposition dans tout le Sud-Ouest. Les perdants de cette LGV présentent pourtant des besoins beaucoup plus sobres dans leur satisfaction :
-rénover les lignes existantes
-réhabiliter des petites lignes
-constituer un maillage du réseau de transport plus fin

La lutte continue !
Avec Amour et Rage 💚🔥

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